Apparence

Allan ne passe pas inaperçu, on pourrait presque s’attendre à une personne extravertie et qui en ferait trop en le voyant. Original, il aime se parer de beaux atours, bijoux, vêtements de haute couture, et des chaussures allant jusqu’aux talons aiguilles commandés chez un cordonnier pouvant répondre à ses extravagances. Il est efféminé, mais son genre ne fait aucun doute, un homme aux goûts particuliers. Il mesure 1m88 pour 76 kilos, une peau pâle et même fragile, sensible, qui marque très facilement, un visage fin aux traits anguleux et rappelant ci et là le sang asiatique qui coulait dans les veines de sa mère. L’arrière-grand-père maternel était chinois. Il a les yeux légèrement bridés, d’un gris foncés avec un petit reflet bleuté à certaines lumières et à d’autres moments pouvant paraître presque noirs. Ses cheveux bruns sont coupés courts à l’arrière de la tête mais sont un peu plus longs sur le devant lui offrant du volume et des mèches pour varier les coiffures. Plaqués totalement en arrière, ou poussés sur un côté, ou encore avec quelques mèches bien domptées tombant devant son visage. Une moustache bien taillée avec la barbichette sur le menton s’harmonisent avec son visage et il les porte très bien.

Pas de cicatrice, pas de tatouage, Allan préfère jouer de bijoux, d’accessoires, avec ses tenues originales mais toujours avec une élégance qui est son mot d’ordre. Élégance, raffinement et beauté. Il peut même parer sa peau de pierres précieuses soigneusement collés sur sa peau pour une soirée, ou un pantalon avec une belle ceinture en ruban avec un nœud, des chaussures typiquement féminines, de la dentelle, un chapeau, tout… Pourquoi devoir se priver juste parce qu’il est un homme ? Il a connu cette époque où tant était proposé aux femmes pour se mettre en valeur, il ne cache pas son amour pour ces choses là. Il est coquet, il fait attention à sa peau, quelques crèmes, et le parfum, il aime sentir bon. Il en achète une collection, de quoi pouvoir en changer chaque jour pendant une dizaine de jours. Il a un penchant aussi pour les ceintures de mollet tenant bien en place les chaussettes, il trouve ça ravissant et confortable. S’il y a une partie du corps qu’il n’apprécie pas tant, ce sont les pieds et ils sont bien mieux cachés sous des draps, dans des chaussons ou en chaussettes.

Allan rappelle si bien les mannequins, il accepte même poser pour certains photographes artistiques. Il est parfaitement à l’aise avec son physique. Et pourtant, il a quelques difficultés intimes pour trouver une réelle jouissance, mais ça, il s’en garde bien d’en parler.

Personnalité

Allan est une personne qui suit, il ne fait pas parti de ceux qui lutteraient contre le courant ou encore qui en prendrait les commandes. Si quelque chose arrive, c’était que ça devait être le destin et il fait avec. Il peut avoir un côté docile et obéissant en conséquence. Il croit au destin, que rien n’est du au hasard et il espère faire au mieux pour que ce dernier soit clément. A vrai dire, le destin, il le voit en le premier vampire, et s’il y a bien une chose qu’il ne peut faire, c’est trahir son Créateur. Il en est persuadé et pour le moment, il garde précieusement tous ses secrets. Pour ce qui est de la vie, il ne va pas contre, il s’accommode, il subit et préserve autant que possible ses passions à côté, et son petit rythme du quotidien. Il a bien du mal à dire non et  n’est pas friand des confrontations, même que verbales et il a tendance à toujours vouloir calmer avec des remarques douces et de bon ton, ou des plaisanteries discrètes, ou à fuir, un prétexte pour s’éloigner et couper court à la discussion, et tout ira au mieux non ? Sauf que parfois, la fuite n’est pas permise… Il faut alors se soumettre en limitant la casse.

Avec son métier, Allan est à l’écoute et il est bavard, il peut parler de ragots dont on ne lui a pas demandé de les garder pour lui, ou de choses banales, anodines, comme si c’était quelque chose d’important. Il en révèle peu sur sa vie privée ou en tout cas, que ce qui n’a guère de retombée. Comment il a été transformé, ou les hommes de sa vie, il trouve toujours un moyen de répondre que vaguement, pas de nom, pas de faits détaillés. Il a acquis l’art du secret, à développer ainsi un côté mystérieux sans le vouloir. Pour beaucoup, il est difficile de deviner ce qu’il pense. Et pour penser, il le fait. Beaucoup mais il se tait énormément car certaines choses ne doivent pas être dites. Une sécurité, il ne donne pas tant l’occasion de le connaître vraiment, il est dans une situation qui n’encourage guère à cela, il est méfiant. Il ne s’ouvre jamais réellement, et cela le bloque inconsciemment dans l’intimité sur certains niveaux.

En dehors de cela, Allan se montre attentionné aux autres, il a un don pour faire parler les gens, en plus de savoir prendre soin de leurs cheveux. Il n’a à vrai dire rien de bien inquiétant et inspire confiance. Il n’a pas encore été poussé à devoir vraiment se défendre ou défendre quelqu’un d’autre, il ignore lui-même ce dont il serait capable s’il devait vraiment agir, ne plus en avoir le choix.

Il aime la beauté des arts, surtout visuels, photos, peintures, les mannequins. Il aime la beauté et il n’hésite pas à le dire. Annoncer à un inconnu qu’il est beau, il le fait sans détour et sans arrière pensée. Il est généreux en conseil pour soigner l’apparence, et à ces moments-là, il peut s’oublier et être un peu envahissant. Une remarque cela dit suffit à le faire reprendre ses distances. Il apprécie le calme chez lui, prendre soin de son corps, se perdre dans son dressing, rester devant le miroir, mais aussi la lecture. Il regarde fort peu la télévision, l’ordinateur n’est là que pour le côté pratique. Son divertissement reste avant tout installé confortablement dans son salon, un livre, un verre de vin, et des pâtisseries. Il adore le sucré et lui en offrir est certainement le meilleur moyen de nouer le contact avec lui.

Histoire

Une Saint Valentin à la maison, au vu du gros ventre de Madame, il n’y avait guère le choix. Et tout bascula au dessert, perte des eaux, la panique, quelques heures à l’hôpital et il fut là. Allan! Le premier enfant d’un jeune couple installé à Awendaw. Son père travaillait sur les docks du port de la petite ville du Comté de Charleston, sa mère était secrétaire auprès du Maire. Une vie simple et proche des autres habitants, des repas souvent organisés ensemble, les enfants des uns et des autres jouant ensemble en plus de se retrouver à l’école. Allan se montra tôt différent de ce que l’on attendait d’un garçon, les voitures, les jouets de guerriers ou autre stéréotypes du garçon ne l’intéressaient pas. Lui il aimait les têtes à coiffer, à maquiller, il se tenait à côté de sa mère quand elle se préparait le matin, à vouloir l’aider, et aussi son père, à vouloir l’aider à mettre du gel dans ses cheveux. A 5 ans, il était souvent retrouvé à glisser ses pieds dans les chaussures de sa mère, si au début ses parents en riaient, ils s’en inquiétèrent quand à 7 ans, c’était encore de temps en temps le cas et qu’il arrivait à bien tenir sur les talons aiguilles. Heureusement, il était né dans une société un peu plus ouverte sur ce genre de comportement, et puis leur fils commençait plus à s’intéresser à d’autres choses, comme les arts, les belles choses comme il disait.

La question de son avenir ne se posa plus quand le monde s’effondra, celui qu’ils connaissaient. En une année 2056, soudain, des hommes surpuissants, ne sortant que de nuit et aux dents longues se nourrissaient d’autres personne, envahissaient et prenaient le contrôle de la ville. En une nuit, sans crier garde, le père et le fils Sanders furent capturés et amenés dans un camp avec d’autres humains. Sa mère était encore avec le Maire, et jamais il ne la revit. Les cris, le bruit des combats, impossible de dormir cette nuit, il s’effondra en plein jour, récupérant d’un sommeil de plomb, entouré de sa petite couette arrachée de son lit, y cachant ses pieds nus. La nuit suivante, ça recommença et il se retrouva seul, au fond du camp, son père avait été attrapé par un de ces surhommes qui voulait se nourrir de lui. Il se tenait debout, pieds nus, ses doigts tenant le grillage pour regarder les quais juste à côté. Il y eut alors cet homme qui s’approcha, tous deux à se contempler, et il réussit à arracher un sourire au garçon, une discussion durant laquelle l’humain hocha plusieurs fois de la tête, obéissant.

- Tu as compris? Sois sage, et on se reverra peut-être dans quelques années.
- Je le promets. Dis, tu es donc toi aussi un vampire ?
- Oui, je suis même le premier.
- Ouaaah tu dois en avoir eu des aventures! Dor? Le monde va vraiment devenir meilleur ? C’est vrai qu’on se reverra?
- Fais bien tout ce qu’on te dit, et oui. Aurevoir Allan!
- Aurevoir Dor!

Cinq bonnes années passées dans le camp, Allan se tenait bien, baissait la tête, c’était dans son caractère de faire ce qu’on lui demandait, il entendait les autres vampires parler du reste du monde qui se soumettait peu à peu. C’était Dor qui serait content alors ! Il apprécia cependant, adolescent, d’entrer dans ces centres de dressage, les conditions de vie étaient meilleures et il n’avait qu’à obéir. Être un esclave docile et il le fut, vite acheté par un vampire qui trempait dans les magouilles de la petite ville qui grandissait de plus en plus, répondant dorénavant au nom de Dornia. Il s’occupait de la maison, nourrissait de son sang et prenait soin du look de son maître qui devait être le top, rejoignant un gang prenant le contrôle des trafics de la ville, la Rose Noire. Il en vit des choses, mais il n’avait rien à dire, il se cachait, il se faisait oublier le temps qu’il fallait et avait pris le coup de main pour nettoyer le sang et en faire disparaître toute trace. Son maître était devenu le bras droit d’un Achille, à la tête de la Rose Noire, et il ne l’apercevait que rarement à cette époque. Il faisait parti du décor même si pour un esclave, il s’habillait bien avec ce que son maître lui donnait, pour son bon comportement. Maître et amant à vrai dire. Concernant Dor, et bien, il le recroisa au bout de 5 ans d’esclavage, le reconnaissant dans une rue alors qu’il portait des courses. Il n’aurait pas pensé qu’il se rappellerait de lui mais en remémorant leur rencontre, il eut l’impression de retrouver cet homme rassurant et promettant un meilleur avenir. Ils discutaient à chaque fois un peu plus, même si c’était quasiment que tous les 5 ans, toujours à se rencontrer quand l’esclave était dehors, seul.

A 43 ans, Allan se tenait sur les quais du port une nuit de lune noire. Les quais, c’était là que Dor avait dit repasser pour le premier mois. Ce n’était pas la première fois qu’il venait ici, bien la treizième fois et cela paya. Il ne changeait pas, même si ses cheveux avaient grandement poussé.

- Dor, tes cheveux, laisse-moi leur refaire une beauté, s’il te plait!
Une chambre d’un hôtel modeste, Allan y fit une coupe plus légère et élégante au très vieux vampire.
- Ton maître, il tient à toi? Pourquoi il ne te transforme pas ?
- Je ne sais pas, je n’ose pas lui demander, si je dois finir ma vie en vieillissant, je l’accepterai.
- Sais-tu garder un secret Allan?
- Avec mon Maître, il vaut mieux et il ne sait rien de toi aussi.

Cette nuit, elle était de confession, Allan eut du mal à apprendre à prononcer son nom entier, Gwr  Ni Aonghus. Une longue histoire du vécu de ce premier vampire, à s’y perdre, accompagné d’un vin. Il se réveilla un jour après, allongé sur le lit de la chambre d’hôtel, juste en sous-vêtement. L’alcool lui faisait des tours et un drôle de rêve où Dor l’avait mordu, partagé son sang et tué. Pourtant, la brûlure dans sa gorge et le vampire attendant prés de la fenêtre, il eut vite sa réponse. Transformé. Une semaine à rester avec Dor, pour en apprendre sur comment être vampire, des petites astuces données par l’Ancien. Ils se quittèrent, Dor assurant que ce serait lui qui reprendrait contact avec lui et Allan rentra chez son ancien maître. Disparu une semaine, revenu vampire, le malfrat vira rouge et il eut beau le secouer et le harceler de question, sa réponse resta toujours la même.

- Je ne sais pas qui c’était, je ne voyais pas son visage.

Un instant, il crut qu’il allait finir à la porte mais non, même s’il n’était pas le seul amant de son ancien maître, il appréciait sa compagnie et lui il avait ses repères. Des compagnons, amants, l’un allant voir ailleurs, l’autre guère intéressé par ça. Il tenait la maison, pas d’esclave, jusqu’à obtenir une aide pour un de ses rêves depuis qu’il était devenu un immortel. Jake, son ancien maître, avait emprunté à la Rose Noire pour lui, il était le bras droit après tout. Il put ouvrir son salon de coiffure. Tout d’abord dans un coin modeste de la ville, pas trop cher. Il perfectionna sa passion et remboursa peu à peu Jake, ou plus précisément, son boss, Achille, des pourcentages reversés ci et là. Il s’épanouissait ainsi, gagnant en renommée et pouvant développer son propre style qui ne manquait pas de ne pas passer inaperçu, des allures de mannequin, toujours de belles choses sur lui, jamais sans une petite touche de bijoux.

A 305 ans, il ferma son salon, pour en ouvrir un plus grand et plus luxueux, avec l’aide encore d’un prêt via Jake à la Rose Noire. Il était recherché, il avait du talent, il répondait même aux demandes des défilés de mannequins ou autres grands noms. Lui-même faisait parler de ses apparitions lors de certaines soirées de mode. Il remboursa en moins d’un an le prêt. Et pourtant, un jour, en rentrant, il trouva Achille et un vrai gorille baraqué avec lui devant sa porte. Il n’eut pas d’autre choix que de les laisser entrer après lui. Cette visite de courtoisie se révéla vite désagréable, malgré les bonnes manières et la façon d’aborder les choses du boss. Jake avait fait des conneries. Déjà, il lui en avait rapporté des secrets dont un qu’il savait sur Achille. Des hybrides transformés. Et Achille l’avait découvert mais en plus, Jake avait détourné de l’argent, beaucoup et on l’avait détrôné. Il comprit vite que son compagnon n’était plus qu’un tas de cendre. Touché émotionnellement, il s’attendait à être liquidé, il suffisait de voir l’autre gros bras avec son arme. Mais non... Jake avant d’être tué avait trop parlé, même s’il lui avait plus sauvé la vie, mais il était incapable de le réaliser là. Qu’un soir où il l’avait poussé à boire, il lui avait confié avoir parlé au tout premier des vampires, mais même saoul, il n’en avait pas dit plus. Achille le savait maintenant, et le coiffeur en avait gagné en valeur pour ne pas être réduit en cendre.

Après avoir refusé de parler, Allan était toujours en vie mais avec une laisse autour du cou, il devait rembourser en donnant une partie de ses bénéfices au salon à la Rose Noire… et ce n’était pas un an qui suffirait. Jake, il avait fait perdre beaucoup à la Rose Noire, où avait-il pu mettre une telle somme? Pourquoi? Des questions encore sans réponse. Et si quelqu’un faisant partie d’une liste donnée par Achille venait chez lui, il devait tout rapporter de la discussion. En plus d’être disponible pour le Chef qui viendrait au gré de ses envies et voir s’il était prêt à parler, que ce soit juste face à face ou sur l’oreiller. Au moins, ce n’était pas un rustre comme la plupart de ses hommes, il avait des manières, et les manières c’étaient quelque chose de beau à voir de son propre avis, comme ce petit doigt se relevant en tenant une tasse.

Concernant Dorn, Allan le mit en danger quand lors d’une lettre reçue, ce dernier l’invitait à un rendez-vous, il ne vint pas, mais les hommes de la Rose Noire oui. Heureusement, ils étaient liés, le premier vampire ne se montra pas, conscient que sa progéniture n’était pas présente. Deux jours plus tard, coiffant un de ces clients, Allan put voir le reflet de Dorn derrière la vitrine de son salon. Si pour les hommes présents, il s’agissait juste d’un inconnu regardant puis passant son chemin, ce fut une discussion par télépathie entre Créateur et progéniture. Ils ne se verraient plus, juste se croiseraient de temps en temps par hasard et à échanger par pensées brièvement, jusqu’à ce que le premier vampire n’ait décidé s’il se montrerait à nouveau au monde. Le dernier mot de leur discussion télépathe lui restait encore en tête. Merci. Un merci qu’il espérait bien mériter en gardant le secret le plus longtemps possible, il ne lui avait pas tout dit, juste de préserver son secret.

Aujourd’hui, Allan continue cette vie et n’a fait aucun faux pas, il suit ce que le destin a décidé pour lui. La Rose Noire ne sait rien de plus qu’il connaît le premier vampire. Ils n’ont aucune idée de la nature de leur lien. Il serait autrement encore plus dans de sales draps...