Apparence

Dans les Special Forces Shadows, ce n’est clairement pas moi qui m’aventure dans les tous petits conduits pour infiltrer un bâtiment. Je suis particulièrement grand pour un turc qui a un peu plus de mille ans, je mesure 1m96, j’aime voir les têtes devoir se lever vers moi. J’aime prendre soin de moi, autant ma condition physique que les petits détails de mon apparence. Je pratique beaucoup d’exercices de musculation, je me retrouve avec un corps bien musclé en conséquence me portant au poids généreux de 107 kilos et sans le moindre gras en vu. J’ai une pilosité modérée, des cheveux coupés courts et une barbe bien taillés, le tout d’un châtain clair, et des poils qui s’éparpillent sur mes pectoraux et une fine ligne partant de sous mon nombril jusqu’au pubis, sur les avant-bras et mes mollets. Mon visage est  allongé, mon nez quilin et j’ai une grande bouche, les lèvres larges et moyennement épaisses. Mes yeux ? Ils sont d’un vert profond rappelant une forêt, plutôt petits et réhaussés de fins sourcils amplifiant nettement mon air sérieux quand je les fronce. Mes mains sont grandes, solides et mes épaules sont larges. Je ne porte pas de montre, ni de bracelet, ça m’insupporte, ni de collier. Mes fesses sont charnues et musclées, et l’aine de mon pubis bien marquée révèle une virilité de taille moyenne mais légèrement épaisse pour sa longueur. Mes jambes sont faites pour prendre appui, sauter, bondir et non pas pour courir comme une frêle gazelle. J’ai toujours sur moi une odeur qui rappelle le soleil, le sable, et les épices orientales. Je suis bel homme, viril et sexy, je le sais et j'en joue fortement.

Je n’affectionne pas les bijoux mais j’ai toujours dans une de mes poches un porte-bonheur de pierre d’alun, une vieille coutume turque. J’orne mes tétons d’un piercing en barre agrémenté d’une lune et j’apprécie par moment parer ma peau d’un tatouage henné que j’arrive très bien à faire de moi-même sur mes avants-bras. Mon style vestimentaire ? Je dirai pratique et professionnel pour le boulot, typiquement la panoplie du parfait mercenaire qui a les moyens. En dehors, j’aime les pantalons moulants, jeans, et les chemises décontractes que j’arbore souvent soit avec en dessous un débardeur moulant, non mieux qu’un marcel je vous dis, soit rien du tout. J’ai un faible pour les bottes de biker. Je n’achète que des vêtements de qualités, même si je la joue décontracté. Petite touche finale, j’ai une puce high tech dissimulée précieusement dans mon torse. A quoi elle peut bien servir ? Un petit projet que je compte mettre en place, reformer un aussi grand groupe que les Wagner, avec des services, caches et comptes particuliers partout dans le monde. Cette puce, c’est ma vie, mon archive, mon argent.

Personnalité

En savoir plus sur moi ? Quoi ? Mes petits secrets ? Qui je suis ? Mes travers ? Ah ah assis-toi et on va se prendre une petite bière toi et moi. Va s’en dire que si tu répètes ce que je vais te dire, tu me trouveras dans ton dos à t’effacer définitivement de la surface de la terre.
Je vais commencer par le plus facile. J’ai deux visages, comme tout le monde. Un pour le boulot, je n’ai pas dit public mais boulot. Quand c’est sérieux, bref je ne rigole pas. Je suis méticuleux, manipulateur, et j’aime bien déplacer mes pions avant de venir moi montrer ma gueule sur le terrain. Même du temps où on faisait des raids avec mon frère , je me suis fait taper dessus quand je voulais foncer tête baissée. Je me suis calmé et j’ai abandonné les rêves d’être un héros ou un grand guerrier, mon père s’en est bien chargé, j’ai grandi comme il disait la première fois que j’ai tué d’une bien sale manière un type devant le paternel. J’ai appris à me faufiler dans les ombres plutôt que de foncer tout droit et tout fier comme ces guerriers qui n’attendaient que la confrontation. Je m’en fiche d’un bon combat, ce qui compte c’est de gagner et d’avoir le butin à la clé. Simple. Je n’ai pas d’honneur, je suis cruel. Sans coeur. Je protège mes mercenaires qui font du bon boulot et qui sont vraiment utiles, les autres doivent batailler plus dur ou s’attendre au pire à tout moment. Je suis traître, ce n’est pas parce que je bosse pour quelqu’un que je ne vais pas me retourner contre lui. Le plus souvent une bonne somme rondelette suffit à me faire tourner le dos à mon employeur, ou encore une raison que j’aurai jugée moi valable. Je ne me laisse pas influencer même si pour mieux avoir un coup d’avance et entourlouper, je n’hésite pas à laisser croire que si. Je porte bien mon second prénom, tu peux le dire ! Je n’hésite pas à dénoncer, même un autre mercenaire, juste pour le plaisir ou parce qu’il me fait chier. Mais je suis efficace, terriblement efficace. Si je ne mène pas au bout une mission, c’était que je n’étais pas vraiment motivé et que j’ai fait genre histoire d’empocher la paye d’avance sans m’attendre à avoir le reste. Je calcule parfaitement pour ma renommée reste telle que je n’ai pas à courir après les employeurs, ils viennent à moi d’eux-mêmes. J’ai la loyauté des gars les mieux placées dans mon groupe de mercenaires, à eux je ne leur fais pas de coups bas et ils servent à faire miroiter les autres de devenir l’un d’eux. Bon courage, je ne fais pas confiance comme ça et je dirai…. Ne me faites jamais confiance, jamais…. Je suis un grand menteur, très doué pour, je sais glisser le mensonge dans une demi vérité, ou même un mensonge complet et vous le faire avaler tout cru.

Et il y a côté privé. Mettons nous d’accord, par privé, je ne veux pas dire quand je suis enfermé chez moi, non, je veux dire quand je ne suis pas en train d’embarquer ma troupe dans une mission. Je profite de la vie mais là aussi, faut pas venir me faire chier pour ne pas avoir affaire à ma cruauté. J’aime tester les limites de chacun, et les miennes. J’apprécie de temps à autres de surprendre au maximum les gens, surtout quand je fais l’inverse de ce qui peut être attendu d’un type comme moi. J’ai un humour qui peut être acide, provocateur, et je peux trouver drôle d’humilier au passage. Je suis sinon un gars simple, je veux de l’ambiance quand je veux m’amuser, je veux des bons coups pour m’envoyer en l’air, je veux du fric, de l’alcool et de la bonne bouffe, par ça je veux dire de préférence me nourrir au cou d’un humain. J’ai abandonné depuis longtemps la moindre croyance, il n’y a que moi qui compte. Je m’en fous des grandes discussions et de l’avenir du monde ou autres conneries du genre, je veux juste que ce que j’ai, ça ne change pas, ce n’est pas compliqué. Je n’aime pas l’ennui, je n’aime pas l’été, je préfère les longues nuits de l’hiver et j’ai un faible pour Noël, je suis comme un gamin à cette période de l’année, incapable de tenir en place. Ça surprend ? Tant mieux ! Je suis autassassinophile, non, ce n’est pas du yaourt, pour vraiment m’exciter et me faire perdre de mon contrôle, le danger, surtout le danger qui pèse sur moi. Les fortes sensations, ça aide bien. J’ai vraiment testé de tout, saut en parachute, saut à l’élastique, sur le plan sexuel, divers sports, tout pour ne pas finir dans l’ennui. J’ai une belle collection de motos. Je sillonne les USA volontiers dès que j’en ai l’occasion. J’aime bien les américains, les vieux vampires moralisateurs eux ils me font chier.
J’ai quelques habitudes, porter mon porte-bonheur, pas de chaussure chez moi, c’est pieds nus, je ne supporte pas qu’on renifle ou qu’on se mouche quand c’est l’heure de picoler ou de manger, et je deviens très vite de mauvaise humeur quand on ne fait pas l’effort d’accepter le verre ou le repas que je propose, ne serait-ce que d’y goûter un peu.

Histoire

L’air balaie mon visage, frais et emprunt de fumée de cigarette, de sueur et oui indiscutablement de peur. Mes pas sont calmes comparés à ceux du type un peu plus loin qui manque de se casser la gueule en jetant un coup d’oeil dans son dos. Et ouais mon gars, je suis toujours là, à tes trousses, sans forcer. Ah, tu as choisi de tourner à gauche? Mauvais choix, gamin, très mauvais. Je connais maintenant Dornia comme ma poche et toutes ses petites ruelles du quartier pauvre. Je m’élance, un pas, deux pas, ma grande vitesse te prend par surprise quand j’apparais devant toi sans crier gare. Mes mains n’ont pas quitté les poches de mon jean, et avant que tu ne le réalises, ma jambe se lève, en appui sur l’autre, mon corps pivote et j’assène un violent coup de pied à ma proie qui s’en encastra dans le mur au fond de l’impasse. La seconde d’après, mon pied atterrit sur le sang que le type vient de cracher, assis contre le mur. Je le regarde sans la moindre émotion tenter de se relever. Cette fois, c’est mon autre pied qui vient appuyer contre son torse, le retenir contre le mur.
- La livraison des Warrior’s Fury, tu l’as planqué où?
- Va te faire foutre.
- Déjà fait. Parle.
Mes yeux détectent ce mouvement presque imperceptible, l’instant d’après, mes oreilles savourent le craquement du poignet cassé sous la force de ma télékinésie. Le cri du type? Je m’en moque, personne ici ne va venir sauver sa petite gueule.
- Espèce de… Mais t’es qui toi?
- Je ne répond pas à cette question. Quoique. Aller tu sais quoi? Je vais faire une exception.
Je plie mes genoux, me retrouve à sa hauteur et j’empoigne ses cheveux pour approcher son visage du mien.
- Sneaky. De Special Forces Shadows. Tu connais.
- Hein?! Tu… Attends! Attends! Ce n’est pas moi! C’est… Aoutch!
D’un geste sec, je cogne l’arrière de sa tête contre le mur en choppant sa touffe de cheveux, tout en faisant venir de ma télékinésie une cigarette entre mes lèvres, mon briquet laisse échapper une flamme et illumine le temps d’allumer ma clope mon visage emprunt de nostalgie derrière ce sérieux me faisant paraître bien plus de mauvaise humeur que je ne le suis vraiment.
- Quand tu poses une question, tu écoutes la réponse. Ferme-la et laisse-moi parler. Qui je suis ? Mon véritable nom, Kaadan Bey. Un nom et un prénom, je peux être n’importe qui. Tu veux savoir qui je suis ? Tu es chanceux, gamin, cette nuit, je te raconte tout.

Je le vois devenir livide. Le petit était du milieu, à tenter de voler la livraison des armes que j’avais commandé aux Warrior’s Fury. Il sait qu’il va crever pour de bon si je lui balance tout de ma vie. Voilà qui me simplifie les choses. Je tire sur ma cigarette et pose mes fesses sur le sol, tout à mon aise. L’autre, il ne peut pas bouger de toute façon.
- Je suis né à Smyrne, tu connais? Izmir? Non? Tss, ces mioches, vous n’avez plus aucune culture. C’est un port turc. Ouais, je suis turc, ça t’en bouche un coin pas vrai? Je te la fais comment? On se raconte notre vie, toi la tienne, tu gagnes un temps, je te culbute et on en finit? Ou tu veux venir sur mes genoux et je te la fais à la Père Castor, raconte-nous une histoire? Aucun des deux? Tu ne sais pas, je vais choisir pour toi.
Je lui tend, sympa, une cigarette et il l’accepte. Brave petit. Je réfléchis à lui proposer peut-être un truc plus tard, mais je me lance dans ma petite histoire d’abord.
-  Aydınoğlu Mehmed Bey, c’était mon père et Umur Bey, mon frère aîné, il était émir d’Aydin et moi, j’ai toujours été là pour casser la gueule des gars qui faisait chier mon frère. Faut croire que c’était dès le début dans ma nature. J’étais le capitaine de son meilleur bateau. Tu n’as pas vécu tant que tu n’as pas connu une fois dans ta vie la piraterie. C’était génial, des expéditions de guerre, où on volait, détruisait, baisait et on repartait, riche et repu. On ? Mon équipage, les autres bateaux de mon frère, on en a fait voir aux grecs, les Byzantins aussi. J’ai laissé sûrement plusieurs bâtards dans mon sillage, ça, gamin, c’est comme encore plus laissé un souvenir mémorable derrière toi. J’ai joué avec quelques éphèbes qu’on avait capturé. La belle vie. Je laissais la politique à mon frère, j’attaquais où il me le disait et je prenais mes profits au passage, jusqu’à Andros. Une petite île grecque, j’avais quoi ?… hum, je crois que c’était trois avant la mort d’Umur, attends, tu sais quoi ? On va demander à Wiki.
Je soirs mon portable et laissant ma cendre tomber au sol, je tape rapidement ma recherche.
- Umur est mort en 1348, ok ça me revient, trois ans avant, j’avais 31 ans quand j’ai voulu attaqué de nuit une des belles maisons de l’île, ils faisaient une petite sauterie, normal de s’y inviter. J’y ai rencontré mon créateur qui a cru que nous, les turcs, on avait aussi des éphèbes et que j’en étais un plutôt bien mûr. Enfin, rencontrer, on a bu, on a baisé, il m’a mordu, je l’ai mordu en retour ce con et pas content, il m’a tordu le cou.  Je me suis réveillé au milieu de la salle de banquet, et ouais bon, tu connais les problèmes d’une nouvelle vie immortelle, la soif brûlante, le soleil qui veut ta mort, et on m’avait laissé en plan. Mon équipage qui m’a pris pour mort et qui a dilapidé et tué tout le monde. J’ai cherché le con qui m’avait tordu le cou et introuvable. C’est plus tard que j’ai compris qu’il s’était fait la malle comme un voleur. Tu as ton créateur qui t’as tout appris ? Moi ? Non, aucun regret, j’étais très bien sans et je ne l’ai plus revu. J’ai galéré à comprendre ce qui m’arrivait, il m’a fallut du temps, attaquer ou tuer pour me nourrir, ça ne m’a jamais dérangé, je cherchais juste ce que j’étais. Nous, les Turcs, on a une légende qui ressemble à celle des vampires, les Ubir, des morts revenant à la vie et qui ont toujours faim. Il a fallu que je quitte Andros et quelques années de vagabondage pour que je mette un mot sur ma condition, vampire. Comment ?

Ecrasant ma clope, je m’adosse contre le mur, assis à côté de mon compagnon de nostalgie et ma main s’égare sur mon torse pour s’y frotter machinalement et avisant que le gamin terrorisé est dur malgré tout dans son pantalon, et curieux de ce que je pourrai bien lui faire, j’hausse un sourcil et je le laisse à sa contemplation.
- J’avais fini quelque part, pas loin de l’Inde, je me suis bagarré pour bouffer un habitant du coin avec un gars plus pâle que moi. Mon premier vampire rencontré, on est d’accord, la leçon qu’il m’a donné sur ma condition, elle était vachement en retard. Enfin il m’a parlé d’autres vampires, et d’un Premier, leur Père. Il voulait que je le suive, j’en ai vu quelques autres, pas celui qui est à l’origine des Vampires, et je n’ai pas accroché. Attends, les gars, ils étaient là à vouloir une vie tranquille dans l’ombre, et trouver d’autres gars biens qui mériteraient d’être immortels pour aspirer je ne sais quel monde. Ça, je l’ai appris bien plus tard, tu verras. Mais déjà, ils me soûlaient, je me suis vite barré après m’être amusé avec un ou deux avec le petit Marco Polo histoire de passer une bonne nuit et le lendemain je n’étais plus là.
Je me tais, je vois les yeux ronds du gamin qui me demande si j’ai vraiment connu Marco Polo, qu’il adorait la vieille série sur lui. Et oh mon dieu, Marco Polo est un vampire! Je ris doucement devant ses allures soudain de groupie.
- Je suis plus vieux que lui, donc oui c’est vrai. Et j’ai connu aussi Antoine, le pote de Jules César et il a été mon mec trois siècles, je le tenais en laisse mieux que Cléopâtre.
Et le type gobe tout. Mélanger un mensonge à de la vérité, j’en suis un expert depuis que je respire.
- Revenons à nos moutons. J’ai voyagé un peu partout en Eurasie, ne me regarde pas comme ça, ça se dit et ça englobe. J’ai survécu, j’ai fait quelques petits boulots qui passaient crème de nuit et j’ai atterri à un moment en Italie. J’ai commencé à chercher les conflits de par le monde pour me mêler aux combats de nuit, ça me faisait de la bouffe gratis, de l’argent et du divertissement. J’ai participé aux guerres d’Italie, je suis devenu un Condottiere, je me rappelle de Jean de Medicis El Popolano, une bonne bouille que j’ai encanaillé avant qu’il finisse avec la Forza et crève. Il a eu un fils, Jean de Médicis des Bandes Noires, je l’ai formé pour qu’il prenne ma place et je suis parti. Tu es trop jeune toi, tu n’as pas connu quand les vampires devaient déménager dès que les humains remarquaient qu’ils ne prenaient pas une ride. J’ai transformé un Borgia, pour tester et je l’ai laissé en plan. Je crois que je dois avoir une grosse collection de progénitures mais je ne m’en suis pas vraiment occupés sauf une ou deux fois, j’en ai un qui travaille dans mon groupe de mercenaire.
Un des rares sur qui je veillais et lui laissais des responsabilités dans le groupe et que je n’envoyais pas comme cher à canon dans les missions.
- Je me suis effacé un temps, et on va dire la prochaine vie sympa, c’était avec les Cosaques, je me suis intégré dans leurs rangs plusieurs nuits pendant 3 ans et j’ai goûté aux sibériens, et ils ont été vaincus en 1650. J’ai rencontré un autre de mes plus vieux mercenaires en France, je ne l’ai pas transformé, on s’est retrouvé deux vampires, en manque de faire un truc dans leur vie et d’argent pour participer à la guerre de Vendée. J’en garde un bon souvenir, tu aurais vu les flammes dans la nuit après notre passage, on était les Colonnes Infernales. Il y avait un type dans le groupe adverse, il avait un nom à coucher dehors, Charette. Ouais…

Je rallume une autre clope, et je me met à jouer avec mon briquet, l’allumer, jongler avec, avec une adresse révélant que c’était un geste de mon quotidien pour m’occuper les mains.
- Il a du bien être charrié le Charette ahah! Tu t’en fous? Je suis sympa, je te passe les années suivantes jusqu’à la seconde guerre mondiale, tu imagines, Hitler, les nazis, du pain bénin pour un type comme moi. Avec mon pote français, un manipulateur mental, super pratique à avoir sous la main, j’ai travaillé sur quelques missions en tant que nazi, puis pour la gestapo, et je porte bien mon nom, je me faisais vite oublier. J’ai rencontré deux autres types sympas, des nazis, vampires, on était maintenant quatre, et j’ai eu l’idée de former un petit groupe soudé, rester plus qu’à grappiller ci et là. Tuer des tibétains pour Mao Zedong qui voulait faire sa république populaire de Chine, ça rapporte boy. Je suis revenu au Moyen-Orient en … ouais 2011… J’ai bossé pour le Groupe Wagner avec le printemps arabe, franchement, ils auraient pu me payer plus cher pour avoir soutenu ce Bachar El-Assad, alors quand plus tard, ils m’ont contacté pour les aider en Ukraine, je leur ai dit d’aller se faire voir. Entre temps, j’ai remis les pieds chez moi, enfin ce qui était devenu la Turquie pour sauver les fesses d’Erdogan qui avait un coup d’État sur la gueule, lui il a refait de moi un homme riche, un gars bien, cet Erdogan. Je te balance une petite dernière anecdote, avant de te parler d’un truc que tu connais mieux. Donald Trump? Ça te parle? Ah ouais, tu me surprends, boy. Je vais te dire un secret que personne ne connaît, il y a eu un assaut du capitole, l’engin explosif qui a été trouvé? Mes gars et moi, on l’a placé pour Trump, c’était sa carte secrète qu’il n’a pas déclenché, je crois que c’est sa femme qui lui a arraché le détonateur des mains, ils étaient fichus. J’ai eu ma paye et je les ai laissé dans leur merde. C’était mon dernier gros coup avant la guerre des Races.

Je lâche un soupir exagéré, et j’attrape mon portable pour répondre à un message que je viens de recevoir.
- Je l’ai faite ouais, ouais, tu sais qui l’a lancé? C’est le fameux Premier, de ce que je sais, les premiers mots qui nous sont parvenus c'était que le but était d'asservir les humains pour que les hostilités cessent et que les vampires vivent dans leur coin et ne s’entretuent pas comme les humains.  Ça ne m’arrangeait pas cette histoire, mais je vais te dire, leur point faible, ils ont été trop cons de vouloir faire confiance aux nouveaux vampires de comprendre le message et l’appliquer, je peux te dire que vous les jeunes, vous n’avez fait ni l’un ni l’autre et j’ai veillé à ce que ça soit le cas, que l'intention première soit remplacé par celle de juste prendre la place des humains. J’ai croisé en chemin … attends, roulement de tambour… Dorian Greyson. Jusqu’à sa mort, on a collaboré ensemble, enfin, je bossais pour lui et lui il me faisait vivre la belle vie sur mon temps libre, beaucoup d’argents, des bons coups. Enfin, peu après la guerre des races, j’ai formé les Special Forces Shadows, j’ai travaillé à assurer que Dorian passe Leader et lui il veillait à ce que la Milice me foute la paix, et encore, je suis doué. Je les ai toujours envoyé sur des mauvaises pistes. Et j’ai révélé à Dorian l’existence de vieux vampires, tu aurais vu sa gueule, comme toi quand je t’ai dit qui j’étais. Il avait trop besoin de moi et franchement, on a monté une bonne combine. Dorian voulait enfermer les vieux vampires, faire des expériences, voir comment les transformer même en arme, et moi je n’avais aucun scrupule à trahir ceux de ma génération si on peut dire, c’est un grand mot. J’ai attiré dans un piège Leif, un vieux viking, Néron, Hannibal, Hakon et plein d’autres, pour les capturer. Je leur ai balancé plein de petits jeunes sous mes ordres et hop, l’attaque éclair bien placé dans le dos qu’ils n’attendaient pas, le tour était joué. Il n’y a que Néron qui a entraperçu une partie de mon visage mais il ne doit pas savoir qui je suis, il lui manque une case de toute façon. J’ai escorté un type qui avait emprisonné depuis longtemps un Kennedy. Et Dorian s’est fait buté ce con, j’étais occupé à régler des soucis à San Francisco suite au massacre des femmes quand le Bourbon l’a fait exploser. Après, et bien, j’ai pris des vacances sabbatiques, jusqu’à recevoir du Leader Washington, il voulait faire comme un coup d’État, je reconnais, il a fait fort de tout balancer sur l’Alexander. Ouais, boy, il est innocent. Mais Washington, c’était un type bien aussi. Dommage. Maintenant, je suis sans employeur, c’est le chaos et vois-tu, cette livraison que je voulais récupérer des Warrior’s Fury, c’est pour faire mon propre coup. J’aime bien mettre des bâtons dans les roues du Premier et de sa clique, que veux-tu. Leurs idées de monde, ça va me mettre définitivement au chômage, jamais, le monde roulait très bien pour moi avant.

J’écrase ma seconde cigarette et je finis par me lever, m’époussetant le jean et je m’étire, faisant craquer ma nuque et mes épaules.
- Qu’est-ce que tu baragouines? Ma vie privée? Quoi? C’est ça ma vie privé. Ah tu veux savoir si j’ai un mec? Non. En privé, je bois, je m’achète des truc sympas et je m’envoie en l’air avec qui je veux et comme je veux. Il y a juste quelques types qui sont assez intéressants pour que je couche avec ceux de temps en temps, les autres c’est une fois et tchao. Le gars qui saura me retenir dans son lit n’existe pas, boy. Tu trembles? Oh pauvre petit. Viens par là.

Je le choppe par le col et j’approche son visage du sien.
- A part voler, tu sais te battre? Je te laisse une chance, je t’embarque, tu vois, avant de faire entrer quelqu’un dans les Special Forces Shadows, les gars et moi on a un rituel, tu le passes, tu vis et tu m’obéis, tu fais ce que je te dis et tu y gagnes un bon pactole. Tu échoues, je te réduis en cendre. Tu refuses ? Plus personne n’entendra parler de toi, et peut-être qu’un chat viendra juste se rouler dans tes cendres, là, ici, juste à côté de la poubelle et qu’un clochard récupérera tes affaires. Alors, ton choix?