Apparence

Je te hais... Oh si tu savais à quel point je te hais... Je ressens très peu d'émotions, mais celle-ci je la maîtrise a la perfection. Mais, je suis bête, évidemment que tu le sais. Dans mes yeux bleus brûlants de rage, dans mon aura sanguinaire, dans mes gestes saccadés et mon corps tendu tu sais, tu sens combien je te hais et comme je voudrais te tuer. Arracher ta non-vie par petits morceaux. Te prendre la vue à la petite cuillère, te trancher la langue avec mes propres dents, te couper chaque membre en commençant par les doigts, phalange par phalange, articulation par articulation. Savourer tes hurlements de douleur encore et encore jusqu'à faire briller dans tes yeux la terreur de voir tes membres repousser, de savoir qu'ils vont être à nouveau tranchés. La terreur à la simple idée que la porte s'ouvre sur le scalpel ou le couteau de cuisine que j'aurai apporté pour te faire souffrir encore.

Ah, non ! Ne me frappe pas, pas encore ! Regarde, vois comme je baisse mes longs cils bruns sur mes yeux en signe de soumission. Vois comme mon corps long et élancé s'incline devant toi pour embrasser tes pieds. Si tu poses la main sur ma peau tellement abîmée alors tu pourras sentir comme elle tremble à l'idée de subir l'un de tes coups une fois de plus. Tu sens comme mes muscles me hurlent de m'enfuir ? Oui tu le sens, et tu aimes que mon esprit les contraignent à l'immobilité pour toi. Sale raclure...

Ne te fâche pas, ça m'a échappé ! Tu sais que j'ai tendance à parler un peu vite, je n'ai jamais été doté du filtre entre la bouche et le cerveau que les gens possèdent en général. Mais je ne le pensais pas, tu le sais hein ? Ne me fais pas mal, pas une fois de plus... Tiens regarde, tu veux que je te suce ? Là, tu la sens ma longue langue bien chaude qui s'enroule autour de toi ? Tu vois je suis gentil, je suis tendre avec toi alors ne me frappe pas...

Heurk... Ton goût est dégueulasse, tu me donnes la gerbe avec ton espèce de concombre périmé. Merde, je voudrais te l'arracher mais j'ai tellement peur de me retrouver avec du sang moisi dans la bouche. Et puis j'ai surtout peur de ta réaction si je te fais mal. Peur que tu me frappes encore, que tu ajoutes une nouvelle cicatrice sur mon corps que, comme chaque fois, tu ne feras pas guérir de ton sang. Tant mieux, je te hais suffisamment sans avoir besoin en prime que tu me fasses goûter l'horreur qui coule en toi. La seule chose que j'obtiens de toi c'est les coups et je ne tiens pas à en recevoir davantage. Ma haine me convient.

Comment ça tu veux me priver de nourriture ? Et comment je vais faire pour tenir, moi, si je ne peux pas alimenter mon mètre soixante quinze ? Je veux bien faire de la musculation pour entretenir mes soixante douze kilos de muscles secs et noueux mais si je n'ai pas la base, je ne tiendrai pas... Pas un jour de plus... Allez, sois gentil et laisse-moi manger... Tu veux mon cul ? Tiens je te le donne, il est à toi. Promis je ne dirai rien, je ne me plaindrai pas. Je ferai même semblant d'aimer ça ! Mais par pitié, pour une fois, détache ma laisse du pied de ton canapé que je puisse me rappeler quelques minutes ce que signifie "marcher"...

Personnalité

Qualités : docile, soumis, ouïe/odorat/vue très développés.
Défauts : Vicieux, agressif, hypocrite, violent, premier degré, spontané, rancunier, menteur.
Détails : Son intelligence est en "dormance", jamais exploitée ni stimulée. Il déteste avoir mal et fera tout pour que ça n'arrive pas.

Histoire

Un vampire très riche. Une commande de jumeaux. Des bidouillages génétiques. 2330. L'année suivante la mère met au monde un seul et unique enfant, un bébé en bonne santé. Les médecins font des tests pour savoir pourquoi l'autre a disparu, le verdict tombe rapidement : le bébé est atteint d'un chimérisme complet ayant entraîné une intersexuation. Pour preuves, les lignes de Blaschko très pâles présentes sur l'intérieur de sa cuisse droite ainsi qu'un utérus en parfait état de fonctionnement.

Les médecins préconisent de lui enlever l'utérus pour en faire un "vrai" garçon, mais le client refuse et réclame qu'on prenne soin de son petit monstre jusqu'à la dixième année réglementaire. Alors l'enfant grandit, loin des autres parce qu'il ne s'y sent pas à sa place et parce que les médecins font des expériences régulières sur lui. Il entend parler d'une falsification, d'un certificat de décès à donner au client pour pouvoir garder l'enfant ici et poursuivre les tests. On murmure même qu'on essaierait de voir s'il est capable de tomber enceint en recevant le sperme par le rectum. Et il commence à avoir peur.

La peur ne le quitte pas avec l'âge, il commence à se débattre et se révolter jusqu'à ce que les premiers coups tombent. Mais on ne veut pas trop l'abimer, on veut en prendre soin pour le préserver à la fois pour le client et pour les expériences. Et puis le jeune garçon se rend rapidement compte qu'il n'aime pas avoir mal. Il ne veut pas souffrir. Il (elle ?) est délicat. Tout devient plus facile pour les scientifiques.

A dix ans, il est emmené par son maître, plus petite fille que véritablement garçon. Son maître savoure, fait ses propres expériences et lorsque Diamante atteint sa quatorzième année les choses changent. Sa pilosité ne se développe pas beaucoup, ses traits restent fins, sa voix ne mue pas totalement malgré que son pénis poursuive sa croissance et que son torse reste désespérément plat. Il ne la regarde plus comme un monstre mais comme un moyen d'avoir un substitut de femme, et bien vite il aime entendre les petits cris qu'elle pousse... jusqu'à cette fameuse crise d'adolescence.

Petit à petit les traits délicats se durcissent, la voix est plus rauque et le regard s'emplit d'une colère sourde. Il continue d'être docile, mais le maître voit bien qu'il lui suffit de tourner le dos une seule fois pour se faire planter, abaisser sa garde une seule seconde pour avoir la gorge arrachée. S'installent alors dans la maison des jours plein de rage et d'amertume, de domination violente et de répréhension vaine. Le jeune homme craint les coups, mais en tête brûlée qu'il est il continue malgré tout de désobéir et de supplier ensuite pour ne pas être puni, de tout faire pour se faire pardonner.

Pendant six longues années il mûrit sa haine, prépare sa vengeance en tirant sur la laisse qui le maintient lié au canapé du salon, laisse assez longue pour qu'il puisse simplement s'y allonger quand son maître l'attire dessus pour le baiser. L'inconvénient d'avoir deux corps en un, c'est que les hormones s'agitent en conséquence et malgré tout le sexe il en a envie. Parfois. Quand la lune s'y prête.

Lorsque son maître veut le faire sortir, c'est toujours en laisse. En forêt. Il le fait marcher, se dégourdir les jambes puis l'envoie chasser d'autres êtres vivants. Gare à lui s'il n'en trouve pas... Car l'objectif du vampire est très simple : il veut en faire sa pute à la milice. L'exhiber comme un trophée devant ses petits camarades en disant "voici le chien le plus fidèle que vous puissiez avoir. Et pour cinquante dollars, vous pouvez même vous vider dans son petit cul." Il a droit à tout, il subit tout, il fait tout. Quand le prix est mis il ouvre la bouche ou écarte les cuisses pour du sperme, de l'urine, des plugs et autres verges suintantes. C'est qu'ils savent s'amuser à la milice, quand il faut décompresser après une rude journée de boulot.

Il est parvenu à s'enfuir alors qu'il avait vingt et un ans. Courant dans la forêt, il avait trouvé refuge dans un camp de libres où il a vécu cinq longues années. C'est là qu'il l'a rencontrée. Celle qui l'a aimé et voulu tout entier, de toute sa force et de toute son âme. Celle qui a porté leur enfant, et qu'il a vu s'effondrer au sol avec une balle dans la tête ayant pour seul écho un "oups" venant de son enfoiré de maître qui l'avait retrouvé avec son équipe de chasseurs et abattue avec un sourire. Salopard...

Le retour fut violent, la suite plus brutale encore que tout ce qu'il a connu et il a eu beau supplier rien ne lui a été épargné. Aussi, lorsque son cœur a commencé à montrer des signes de fatigue le mois dernier, il n'a pas lutté pour rester en vie et s'est simplement laissé emporter par la mort. Sauf que.


Un rugissement jaillit de sa gorge alors qu'il déchire le papier en mille morceaux. Ses yeux fous se posent sur la pâle lumière qui filtre à travers la fenêtre, il tire avec désespoir sur sa chaine qui, étonnement ou pas, se brise pour lui permettre de sortir. Collier toujours autour du cou, chaine pendante, langue tirée, ses yeux bleus striés de veines noires observent les environs tandis que ses narines se dilatent et que ses oreilles cherchent une proie.