Apparence

Achille a une apparence qui va très bien avec son caractère. Un visage aux sourcils épais lui donnant un air sévère, amplifié par les joues creuses faisant ressortir les pommettes. Il est blond, les cheveux rasés sur le côté, un côté là aussi strict, il est toujours bien coiffé, dessinant une raie bien droite. Il n’est pas particulièrement beau, il a une présence et l’attrait d’un homme au physique mûrissant et soigné, il approchait de la quarantaine quand il a été transformé. Il mesure 1m88 et pèse 92 kilos, il tient à une rigueur dans sa vie et il a par conséquent une vie plutôt saine. Il n’est pas un grand sportif mais il pratique une activité physique de temps à autre, surtout du vélo, pour maintenir sa musculature telle qu’elle est. Il est très à cheval sur l’hygiène, il n’est pas rare qu’il prenne deux douches par jour. Il n’est pas imberbe et possède une pilosité normale mais blond, ça ne se voit pas du premier coup d’oeil. Ses yeux sont toujours vigilants, bleus, et il est difficile de déchiffrer ses regards. Il a souvent la mâchoire bien crispée dès que quelque chose ne lui convient pas et il se frotte le nez quand il commence à être particulièrement agacé.

A vrai dire, il possède des manières se manifestant par geste, il se tient le dos bien droit, le menton relevé, affichant une attitude fière et dominante. Il ne détourne pas les yeux, il tient très bien un combat de regard. Il s’essuie toujours d’un coin de serviette l’embrasure des lèvres, lève le petit doigt en buvant sa tasse de café, croise les jambes en étant assis. Il est toujours habillé à quatre épingles, il ferme tous les boutons de sa chemise ainsi que ceux des manchettes, sa cravate nouée parfaitement et bien serrée. Il porte principalement que des costumes, classiques, oui définitivement un style classique. Il ne fait pas preuve d’originalité. Il porte toujours une montre de luxe à son poignet. A la charcuterie, il revêt un tablier noir élégant. Il lui arrive de remonter les manches de sa chemise jusqu’aux coudes mais de façon bien pliées.  

Une tenue irréprochable, pas un sourire, de la présence, et pour beaucoup, il est difficile de le voir même avoir une vie intime, tellement il a une apparence froide et coincée.

Personnalité

Achille est un homme qui cherchera toujours ce qu’il a à gagner dans chacune de ses actions, il ne fait rien à la légère et il se sert énormément de sa tête. Il n’est pas un sanguin, il prend toujours le temps de réfléchir, calmement, il l’a appris tout au long de sa vie, rien ne sert de courir, ces moments où le temps manque réellement sont rares et on les ressent plus clairement. Il est observateur, capable de se tenir posé, silencieux pendant que les autres s’époumonent, pour finir par calmer le jeu et imposer ses décisions, et des arguments, il en a toujours à la pelle, et oui c’est agaçant. Il a su maintenir les gangs ensemble jusque là grâce à sa propre diplomatie et parce qu’il a toujours apporté un raisonnement à ses décisions, et de son point de vue juste. Il présente bien, il parle bien et il peut très bien se fondre dans la populace mondaine de Dornia au besoin pour des contacts prometteurs. Il a une mémoire visuelle phénoménale, il n’a pas besoin d’archive ou de mémos, tout est dans sa tête à partir du moment où il a  vu une scène, il peut la revivre indéfiniment dans sa tête, ou un livre ou encore un document lu, pas besoin de copie, il l’aura bien rangé dans un coin de sa tête. Ce que l’on pourrait appeler un palais mental.

Trop intellectuel, il n’en a pas développé d’humour, ni le second degré, il peut faire preuve de sous-entendu mais il attend des autres d’être directs et de ne pas l’embêter à tourner autour du pot. Dans un tel milieu, il sait combien il ne faut pas faire confiance et il l’a déjà expérimenté. Il ne se laisse pas amadouer, il y a une faute, il sévit, et il est clairement craint pour ça. Il n’a pas besoin d’hausser le ton pour se faire obéir, pour exprimer une menace ou sa colère ou encore son mécontentement. Un calme exaspérant et froid peut être bien plus effrayant qu’une colère explosive.  Il a de fâcheuses manies, celle de tapoter de ses doigts sur une table pendant que vous parlez, pas par impatience, mais parce qu’il aime ça et aussi parce qu’il a conscience de la tension que ça provoque chez les autres. Il est capable de donner des ordres cruels ou de s’imposer par manipulation ou encore par la force, le chantage et s’il développe en plus un certain intérêt, dominer physiquement pour développer une influence sur l’autre. Il a le don également de tomber au mauvais moment, enfin encore une fois pour les autres, quand on ne veut justement pas le voir, et finalement plus à son avantage. Détendre l’atmosphère, il ne faut pas compter sur lui, c’est que vous devez avoir quelque chose à vous reprocher, mais si vous avez bien oeuvrer pour lui, il peut montrer un peu plus de discussion, et baisser la pression, il sait récompenser le bon travail et développer une certaine reconnaissance.  Mais jamais il ne plaisantera, ni à parler de sa vie, à croire qu’il a effacé une bonne partie de ce qui définirait un humain. Il a pourtant ses désirs, ses envies et ses ambitions. Il ne les partage tout simplement pas.

Achille peut paraître comme peu friand de technologie, et c’est le cas en privé. Pas de téléphone, il peut bien se permettre d’emprunter celui des autres et il a toujours un homme de main ou garde du corps dans les environs si on veut le joindre. Pas d’ordinateur, il est prudent et sait combien même y passer le temps à fureter sur le net ou faire des jeux pourraient servir d’informations aux Black Riders. Il fait tout pour ne donner aucune faille, aucune faiblesse révélée que ce soit allié ou ennemi. Il sait pourtant se servir de la technologie, il voit les autres faire et retient de suite, donc au besoin, il se débrouillera très bien en empruntant l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Il a toujours par précaution une arme sur lui, mais il ne la dégaine que quand c’est utile et qu’il y aurait plus de sens que ça soit lui qui tire que ses hommes. Donc c’est un fait très rare.

Il a quelques tics de langage, la plupart de ses phrases s’accompagnent de « Mais enfin », « allons bon », « voyons », « Je dirai même plus ». Il a malgré tout ses propres passe-temps dont le théâtre, les mots croisés, profiter d’un bain de pieds, ou encore une bonne partie de scrabble avec un bon café noir. Il faut vous attendre quand vous devez passer du temps avec lui à vous retrouver devant le plateau d’un scrabble et de vous faire battre à plates coutures, ou un Risk. Un jeu de société où il faut se servir de ses méninges. Etrangement, les gens croient qu’il veut tester leurs capacités et leur façon de penser… ce qui est peut-être bien le cas. Qui sait avec Achille, tout est possible.

Histoire

Il y a une partie de son passé que seul Achille connaît, se rappelle, et que nul autre ne pourrait raconter. Et il le garde pour lui. Né en Cornouailles en 1549, il était le fils d’un pêcheur modeste, une vie simple et où la difficulté était de survivre. Il était devenu charcutier, marié à une petite femme pieuse. Une vie qui aurait pu être banale, comme tant d’autres. Mais il en décida autrement, il faisait prospérer son commerce grâce à quelques magouilles, jusqu’à ce que la révolte prenne place dans la région. On le dénonça, et il quitta Cornouailles, rejoignant le Devon. Un des plus grands choix de sa vie se présenta à lui quand il croisa Sir Richard Grenville, celui de rejoindre son équipage partant à la conquête de ce Nouveau Monde dont il n’avait jamais entendu parler. Il y vit une opportunité en or, en dehors d’échapper à la justice locale, celle de repartir à zéro avec à la clé des richesses promises. Sa femme? Il ne l’avait épousé que pour paraître dans le moule et l’abandonner avec leurs quatre garçons et deux filles ne lui posa pas problème. Il monta à bord de ce bateau faisant cap vers ces Amériques, en avril 1585.

L’île de Roanoke, en Caroline du Nord, ce fut ses premiers pas en Amérique du Nord, une colonie où il trouva sa place, expérimenta de partir de rien, et ce avec la présence d’autochtones les aidant certes un peu au départ, mais avec un hiver difficile, les tensions apparurent vite. Grenville était reparti après la construction du fort et lui resta avec Lane et une centaine d’hommes sur place. Il ne saurait plus dire ce qui avait décidé Lane à attaquer les amérindiens alentours, une histoire d’une dizaine de leurs hommes disparus, vague souvenir, mais était-ce ça ou autre chose ? En tout cas, les renforts de Drake arrivèrent en juillet et la majorité décidèrent de retourner au pays, lui, il resta. Avec une quinzaine d’autres, un autre choix qui changea sa vie. A peine deux semaines après le départ de Drake et les autres, une attaque s’abattit sur eux, il n’était pas sûr que ça soit les amérindiens. Peu de souvenirs, il s’était réveillé dans une grotte en forêt, en plein jour, bien sûr qu’il voulut en sortir, touché par une soif comme jamais, il connut alors la brûlure du soleil sur sa main, à finir par se terrer au fond de la grotte comme un animal dans une cage invisible. Son premier terrain de chasse fut aux environs d'un village amérindien dont il décima un groupe de chasseurs, assoiffé et il lui fallut en vider plus d’un avant de reprendre le contrôle et retrouver sa grotte.

Seul, personne pour répondre à ses questions, Achille n’avait aucune idée de ce qu’il était devenu, les légendes et les religions, très peu pour lui, il avait les pieds sur terre et préférait se contenter de fait. Il en était devenu un lui-même, retournant au bout de quelques jours au fort désert. Aucun des quinze autres n’étaient là, pas de corps. Il s’y cacha, le lieu devenant la cache d’un monstre pour les amérindiens qui au bout d’un mois éviter de s’en approcher. Il aurait pu y rester tranquille si d’autres côlons, plus nombreux, n’étaient pas arrivés. Il retourna tout d’abord dans sa grotte, il était prudent. Comment se nouer avec eux ? Sans perdre contrôle, et surtout quoi leur dire ? Il serait le seul survivant, et bien portant qui plus est, il devait trouver une excuse. Il était doué pour ça, magouilleur, prenant le temps de manger avant de rejoindre le campement. Le tour fut joué, un prétexte pour ne pas sortir au soleil, le médecin des côlons parlant qu’il avait dû avoir un traumatisme en plein soleil, si ça lui faisait plaisir de croire ça… Quatre années, jusqu’à ce qu’ils n’y aient un conflit plus grand avec les amérindiens alentours persuadés que les blancs étaient des monstres, il fallait dire qu’il ne se nourrissait que de ces derniers. Il fut décidé de se diviser en trois groupes et de chercher d’autres endroits où s’implanter. Il suivit celui s’installant dans ce qui deviendrait plus tard la ville d’Edenton.

Plus le temps passait, plus des doutes s’alimentaient contre lui. Il ne sortait pas de jour, il n’allait pas à la messe, il refusait de se marier et une femme qui avait été son amante proclamait qu’elle l’avait vu comme s’étouffer après l’avoir mordue et que ses yeux étaient devenus comme noirs. Il ne vieillissait pas. Il dut s’isoler, survivre dans les profondeurs des forêts, attendre qu’il soit oublié, ne revenant que de nuit pour chasser sans laisser de trace, repartir jusqu’à trouver une autre colonie, puis ensuite des villes. Aux dépends des amérindiens qu’il attaquait en priorité, il rejoignit même un temps un corps de l’armée, participant aux massacres de ces derniers, tout pour de rondelettes sommes d’argent, pouvoir vivre pendant ce qui lui semblait une trop courte période dans la société avant de devoir disparaître et s’en aller ailleurs. Il rencontra un prêtre dans un saloon qui suivait Amhest, à l’origine du coup de la variole, et en parlant avec ce dernier, il aborda un sujet peu habituel, les légendes locales et autres, pour enfin obtenir un nom sur ce qu’il était… un vampire. Ça ne l’avançait guère mais il y mettait un nom, et le prêtre fut un succulent repas.

La guerre d’Indépendance, Achille se contenta de trouver des petits jobs ci et là, pour l’un ou l’autre camp, juste le plus offrant comptait, il parvint à se tenir à l’écart des ennuis et surtout à être engagé dans une petite mission de livraison nocturne pour les indépendantistes au moment de leur victoire. L’évolution se fit, la modernisation aussi et bien quelque chose qu’il apprécia, ainsi que l’évolution des mentalités, un milieu bien plus propices pour les affaires et le profit frauduleux. Après s’être empoisonné au sang de femme, il se tenait à l’écart de ces dernières, et cela dit, il découvrit les hommes, le jeu de domination à effectuer à travers une soumission sexuelle de l’autre, ne la faisant se manifester qu’à quelques rares occasions. Il ne faisait pas confiance, il était un prédateur mais seul dans la bergerie, il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur.

L’ombre. C’était le nom qui lui était donné peu à peu, sans pouvoir mettre précisément un visage dessus. Il voyageait dans tous les Etats-Unis, il fit des rencontres enrichissantes, à se tenir dans l’ombre de grands noms tel que Barnes, Al Capone, Costello, Dilinger, la grande époque des gangsters. Les grandes villes se développaient, offrant un plus large troupeau pour planter les crocs. Et il y croisa pour la première fois d’autres vampires, ces êtres de nuit dont les coeurs ne battaient plus, comme lui. Ce n’était pas pour autant qu’il s’en extasia et était prêt à suivre le premier semblable l’y invitant. D’accord, il y en avait d’autres, il obtint des informations sur ces pouvoirs qu’il avait déjà développé et qui l’avait aidé à plusieurs reprises, mais il gardait sa petite vie, toujours en quêtes des bons coups rentables, et il n’y avait pas à dire, le milieu des gangs était l’idéal, bien plus souvent actif la nuit. Trafic d’argent, trafic d’armes (surtout pendant les guerres mondiales), trafics divers et informations, côtoyer les tueurs à gage, voir un ordre donné et cela finissait par un assassinat de l’homme le plus important du pays dans sa décapotable. Il observait, il manipulait, il faisait des réserves et il partait quand la situation risquait de se retourner contre lui. Il se fit un cercle de 4 hommes de main, tout d’abord, d’autres vampires qui au fil des années prouvèrent leurs loyautés et devinrent ce qu’on pouvait appeler des amis.

Vint la guerre des Races. L’Ombre se rendit à Awendaw, l’épicentre, avec ses amis. Il entendit bien des rumeurs sur cette réunion à l’origine de la guerre, sur un nom que finalement personne ne savait rapporter mais qui inspira le nom de la ville sous le contrôle des vampires, Dornia. Il y eut un écho, la notion du Premier vampire qui parvint à ses oreilles mais aucune autre trace, un mystère mais une certitude, la présence de ce Premier vampire avait engendré la guerre. Une petite ville qu’il savait pouvoir devenir un lieu incontournable, un terrain vierge où il put créer ce marché noir tel qu’il le voyait avec ses amis, il prit la tête de la Rose Noire, et plaça 3 de ses amis à la tête des Warrio’s Fury, des Dragons Rouges et des Black Riders. Le quatrième devint un indépendant mais aussi l’espion d’Achille pour veiller au moindre signe de traîtrise.

Peu importait quel leader était à la tête de Dornia, l’Ombre elle ne changeait pas et dirigeait de sa poigne de fer la face cachée de la ville. Achille s’adaptait à chaque période, il l’avait toujours fait, il cherchait toujours à prendre avantage de chaque évènement, même inattendu. Il décida de laisser la Résistance dans le marché noir, à en faire un grand client et des gains pour eux. Mais il était évident qu’il stopperait tout et les exilerait de son territoire si les bénéfices ne surpassaient pas les risques. Les trois autres gangs principaux ont à leur tête des chefs de gang qui connaissent son intransigeance, ayant pris la place de ses trois amis qu’il a fait assassiné suite à une conspiration découverte. Enfin, ils se sont entretués plus exactement mais les rumeurs vont bon train sur l’influence de l’Ombre dans l’histoire et à juste titre. Il devait être craint et c’était cela qui maintenait l’ordre. Il laissait les petits conflits et enjeux entre gangs se faire, c’était la base, pour donner vie et donner du changement mais toujours sous son contrôle. Trop d’étincelles, il étouffait de suite dans l’oeuf, le message était clair, la Rose Noire ne ferait aucun cadeau à ceux voyant trop grand. Il trouva d’ailleurs une arme humaine dont il acquit toute la loyauté, un homme à tout faire, garde et chien d’attaque, Zane qu’il envoyait faire des piqûres de rappel à qui en avait besoin.

De sa charcuterie, Achille observait les choses s’envenimer de plus en plus. Entre les attentats, les androïdes et le massacre des femmes. Il en avait bien grincé les dents mais avec l’armée, il valait mieux faire patte blanche, et il avait toujours d’avance et bien cachée une réserve de sang féminin, il savait ô combien ça pouvait être utile. Il cherchait aussi depuis plusieurs années le Premier vampire, ayant mis la main et plus sur un homme qui le connaissait, si certains s’étonnaient qu’il ne l’ait pas fait malmener pour en savoir plus, il estimait avoir ses raisons, à les garder bien sûr que pour lui. Et vu comment se présenter les choses, peut-être bien que ce Premier finirait par se manifester à nouveau, si ça pouvait être à son avantage, l’avoir même dans sa poche….  Et les androïdes si seulement ils pouvaient en avoir, en voler, ce n’était pas le domaine de la Rose Noire mais il avait le pouvoir de faire travailler pour lui les autres gangs et il savait très bien à quel génie des Black Riders faire appel pour s’occuper de cette nouvelle technologie, il surveillait aussi la prise de pouvoir suite à un complot de Smith, et lui-même recherchait un nouveau bras droit, ayant du se défaire du sien. Du travail, réfléchir à anticiper les possibles tournures suite aux évènements répétés, Achille avait bien du travail sur la planche et pas que pour couper de la viande. Et dire qu’en plus, il avait des ennuis pour pouvoir rendre visite au coiffeur, il en perdait une source de détente et de divertissement, mais d’informations… Ce qu’il n’était pas prêt à céder comme ça. Et puis, c’était qui ce mastodonte là ? C’était lui qui faisait la lui, pas l’inverse.