Apparence

Un grand dadais, quoi de mieux pour qualifier l’énergumène qu’est Seth. Il culmine le sol à une hauteur d’1m85 environ il ne connaît pas exactement sa taille et son poids non plus mais il est dans la norme. Ni trop fin, ni trop imposant. Il respire le plein air et l’activité manuelle. Ses muscles ont l’habitude d’être sollicités et se sont développés en conséquence, juste ce qu’il faut, pas d’exagération. Ce n’est pas recherché mais la conséquence d’être à grimper souvent à chercher des fruits dans les arbres quand il y en a ou encore s’occuper de toute réparation, porter des charges lourdes au campement. Ses mains portent elles aussi les marques du travail manuel, ses ongles sont souvent abîmés voire un peu sales, sa peau un peu rugueuse. Il ne songe pas un instant à prendre soin particulièrement de lui, faire attention à son apparence ne lui vient jamais en tête, il se contente d’être normal et surtout plus dans le confortable et utile.

On pourrait penser alors qu’il serait mieux à couper sa longue chevelure rousse qui descend un peu plus bas que ses omoplates, mais il aime sentir son poids ou la caresse de cette dernière dans ses mouvements. Pas pour autant cependant qu’il en prend toujours grand soin. Quand il y a manque d’eau, il n’est pas rare de le voir la délaisser, grasse et pleine de nœuds dont il ne défait les plus gênants qu’à l’aide de ses doigts. Mais aucun doute, il est un vrai rouquin, avec la peau qui va avec, pâle et couverte de tâches de rousseur qui ont leur charme à ses yeux, il n’imagine pas son visage sans, alors que d’autres pourraient les trouver disgracieuses. Son visage est anguleux avec un menton marqué mais il est vite adouci par des lèvres pleines et un nez un peu trop retroussé lui donnant un petit air enfantin qui lui va si bien. Son regard est expressif, surplombé par d’épais sourcils se mouvant au gré de ses émotions, et des yeux mordorés, un mélange sombre de marron et de vert, rempli de douceur mais dont la lumière s’efface parfois quand sa mémoire finit par lui faire des tours, se perdant dans le vide.

En soit, il n’a rien d’extraordinaire mais il est bien reconnaissable et tout est question de goût. L’important est qu’il se sent bien comme il est et il n’a pas vraiment cette notion de devoir être beau et de plaire aux autres. Il est comme il est, tout simplement. Et cela se ressent bien dans sa façon de s’habiller qui n’est pas étudiée ou recherchée. Pantalons, bermudas, tee-shirts, pulls, vestes, selon les saisons, le temps. Il a des allures d’as de pique, il ne fait pas attention à la taille des affaires qu’il récupère ni s’il y a des trous ci et là, tant que ça peut encore se porter. Il n’est pas rare de le voir avec un pantalon trop petit pour lui et un haut deux fois trop grand. Il évite cependant tout ce qui est chemise, surtout quand les boutons sont petits, pas pratique et il finit toujours par en faire sauter deux ou trois. Plus les vêtements sont simples, mieux c’est pour lui. Il a une affection particulière pour les bonnets par contre, il trouve ça sympa et il se sent toujours plus à l’aise quand il en a un enfoncé sur la tête et renfermant sa longue chevelure orangée. Ça tient en plus chaud et il a réussi à s’en faire une petite collection, de celui en tissu allant jusqu’à celui en laine, et pourtant, il en aurait plus s’il n’en perdait pas quelques-uns, en retrouvant certains plus tard sans se rappeler que c’était à lui. Une allure brouillonne, simple, qui s’harmonise parfaitement à sa façon d’être.

Personnalité

L’idiot du village. Une vieille expression qui correspond à Seth, même si ce serait plus l’idiot du campement dans son cas. C’est une véritable passoire, il a une vraie mémoire de poisson rouge. Tout ce qui n’est pas partie présente du quotidien ou répété suffisamment passe à la trappe. Et sa mémoire est liée étroitement à ses émotions, un trop grand émoi peut lui provoquer une perte de mémoire, et là où il aurait pensé ne pas se souvenir, il le ferait à cause du ressenti du moment. Autant dire qu’il a de quoi se retrouver dans des situations pouvant être cocasses, drôles et d’autres bien plus tristes ou dangereuses pour lui. Un handicap important mais dont il s’est habitué et il ne se morfond absolument pas du tout là-dessus. Il préfère toujours voir le bon côté des choses, et c’est facile quand on se souvient que de peu choses. Par exemple, au moins, il a souvent l’impression de tomber sur des choses nouvelles alors que ce ne sont que des affaires qu’il avait perdu il y a quelques temps. Fatalement, le rouquin n’a pas non plus des capacités intellectuelles très poussées, il est incapable de retenir par la simple théorie ou le raisonnement, tout doit passer par la pratique et de façon répétée majoritairement. Il ne faut pas faire trop compliqué avec lui et faire preuve de patience. Heureusement, il en a revendre et il essuie le mécontentement que peuvent avoir les autres, ne comprenant pas toujours pourquoi de toute façon. On peut même dire qu’il vit comme dans un autre monde, pas à se soucier de la question des vampires, des suceurs de sang qui ont asservi l’humanité et les hybrides. Une histoire qu’il faut lui répéter, oubliant par moment le pourquoi de cette discrétion et prudence imposées dans la vie de la forêt de tous les jours pour ne pas se faire attraper.

Sinon, c’est un bon gars, qui ne demande qu’à bien s’entendre avec tout le monde, prendre soin des autres et qui accorde facilement sa confiance. Trop même. Il est crédule, il n’imagine jamais que l’on puisse lui mentir et tout ce qu’on lui dit est forcément la vérité pour lui. Dites-lui donc que vous avez vu une licorne dans une clairière et sa première réaction sera stupéfaction et joie d’un enfant,  avec un bon temps de latence avant de réussir enfin à comprendre qu’on se moque de lui. Il est de bonne humeur, insouciant, au moins voilà quelqu’un à qui il ne faut pas grand-chose pour être heureux. Au contraire, trop en faire avec lui ou trop lui donner d’un coup et il sera vite perdu, à ne pas savoir comment réagir ou même prendre peur. Il n’est pas des plus courageux, surtout quand il est face à une situation totalement inconnue pour lui. S’il ne fuit pas, c’est qu’il ne réalise pas qu’il est en danger. Il ne sait pas vraiment comment se défendre face aux autres quand ils sont agressifs, il n’a aucune répartie et baisse souvent le nez pour encaisser en silence. Il est maladroit quand il essaye de s’interposer si jamais il est témoin d’une injustice. Il ne sait pas rester simplement à regarder quand c’est le cas et du coup, il peut être amené souvent à se mêler de ce qui ne le regarde pas, et ce même s’il a du mal à suivre ce qui se passe. Il ne retient jamais la leçon que c’est à éviter de faire.

Seth ne manque pas de sourire, il est réellement attentionné, tactile souvent dans sa façon de vouloir montrer son soutien, une embrassade, une tape amicale, une caresse de la main. Il parle autant avec les mots qu’avec ses mains qui gigotent dans tous les sens pensant sûrement être encore plus clair comme ça. Naïf, et même bien trop innocent, il peut être tout aussi adorable tout comme empirer son côté idiot du village avec l’âme d’un grand enfant qui ne connaît pas grand-chose de la vie. Cependant, il peut avoir aussi son côté têtu, à refuser de faire quoique ce soit qui lui déplaise réellement. Il est honnête, sincère naturel et il ne va pas se changer pour les autres, ça n’aurait aucun sens à ses yeux.

Histoire

Averse ? Il tombait averse. Et si la plupart des Sauvages du camp couraient se mettre à l’abri, ce n’était pas le cas de cette silhouette longiligne qui retira son bonnet pour relever la tête vers le ciel. Ce ciel parsemé des hautes branches des arbres et ci et là laissant entrevoir des nuages gris et menaçants aujourd’hui. Le seul qu’il connaissait. Aussi loin qu’il s’en rappelait, il n’était jamais sorti de son abri arboré. Et la pluie, il l’avait toujours aimé. Ce n’était pas pour rien, il était né un jour pluvieux et cette dernière apaisait les rares tourments qui pouvaient l’habiter. Il ferma les yeux, pouvant sentir plusieurs gouttes tomber sur son visage et couler lentement. C’était une sensation rafraîchissante, un bonheur quand on devait tous les jours veiller à l’eau consommée. Un souvenir lui revint alors en tête. Lui petit garçon marchant depuis peu qui criait de joie sous la pluie alors que des mains douces venaient frotter son petit corps nu sous la pluie torrentielle profitant de cette douche naturelle offerte. Il se rappelait des bras protecteurs, de la voix à la berceuse rassurante, mais de rien d’autre. C’était le flou au niveau du visage de celle qui avait été sa mère, il était bel et bien incapable de se rappeler de son nom, ou de quoique ce soit d’autres que ces vagues impressions, émotions.

- Seth ! Qu’est-ce que tu fiches ? Tu veux attraper la mort ? Viens-là fiston et remets ton haut !

Seth, c’était lui ça ! Il n’en était pas à ne plus se souvenir de qui il était au moins, ou encore de qui était le vieil hybride l’interpellant. Un sourire se dessina sur ses lèvres à son attention avant de baisser les yeux vers ses bras pendant devant lui, avec son haut qu’il avait retiré sans s’en rendre compte. Il fallait croire que son souvenir lui avait donné envie de faire pareil. Il s’en amusa en un rire qui ne manqua pas d’agacer celui qui veillait sur lui. Un air penaud remplaça alors son sourire, se rhabillant comme il faut, enfilant rapidement son bonnet sur sa tête pour le rejoindre et se mettre à l’abri. Ce qu’il pouvait savoir de son enfance, Seth le savait de la bouche de ce dernier. Un autre camp fixe de Sauvages, très semblable à celui où ils se trouvaient actuellement. Il ressemblerait beaucoup à sa mère, c’est ce qu’il disait. Un gentil bout de femme qui avait pris soin de lui quand il avait été blessé et avait cherché refuge, fuyant la milice. Son père ? Il n’en avait pas ! Enfin si mais il ne savait pas qui et apparemment c’était pareil pour sa mère, elle n’avait jamais su qui pouvait être son paternel. Une vilaine histoire que le vieil hybride avait entendu en tant que confident mais refusait de répéter au fiston.

Fiston… L’homme renard a toujours été une figure paternelle pour lui, aidant à faire son éducation et à le protéger. Seth lui devait beaucoup, il le savait et il faisait tout pour prendre soins de l’hybride vieillissant, comme chercher lui-même une couverture au fond de la tente pour la passer sur les épaules de ce dernier, reprenant place alors à ses côtés pour écouter le bruit de la pluie tambourinant le sol maintenant, se perdant dans ses pensées. Il n’avait jamais été très doué, en tout cas, c’était encore ce qu’on disait de lui, depuis tout petit. « Il ne faut pas lui en vouloir, il est né comme ça, il fait son mieux ! » ne cessait de dire le renard quand on lui reprochait une de ses bêtises. Il avait la mémoire courte, anormalement courte, il ne se rappelait pas du mal qu’on avait pu vraiment lui faire plus jeune. Et il ne cherchait pas à le savoir. Tout ça restait sur les épaules de l’hybride qui en avait été témoin. Les moqueries des autres enfants Sauvages, ou encore une fois où il avait risqué la sécurité de leur camp précédent et de les faire repérer par la milice. Il avait été question même de les exclure lui et sa mère, à quoi bon garder un idiot qui ne pourrait leur attirer que des ennuis ? L’idiot qui, en grandissant, prouva qu’il n’était pas tant un cas désespéré et qu’il avait mérité sa seconde chance. Sans comprendre forcément tout sur la façon de vivre, de faire attention, d’effacer les traces, il avait finit par les acquérir, certes lentement, en des automatismes bien rodés maintenant. Il était peine perdue de tout lui faire comprendre de la société, des dangers des villes et des vampires. Il retenait juste deux choses, il fallait éviter les vampires, et fuir la milice, tant qu’il était capable de les reconnaître, bien sûr.

Au moins, ce n’était pas de sa faute si la milice avait finit par les trouver alors qu’il était dans sa quinzième année. L’homme renard gardait encore une vilaine cicatrice sur une joue de ce jour-là, et Seth, lui…… Lui, il n’en avait aucun souvenir si ce n’était une boule dans la gorge quand il perdait son regard sur la cicatrice et une envie de pleurer qu’il ne pouvait vraiment s’expliquer. Et une peur du feu, une anxiété à la moindre odeur de brûlé le prenant. C’était là qu’il avait perdu sa mère, et beaucoup d’autres aussi même si ce n’était que de vagues fantômes dans sa tête. Pourtant, ça avait été traumatisant.
Si ça devait lui revenir en tête, comment réagirait-il ? Une nuit illuminée par un campement dévasté en feu, lui qui était pris au piège dans la réserve alors qu’il était tétanisé par le bruit des cris à l’extérieur, . Et cette odeur de brûlé, la fumée le faisant tousser, sans parler de ce milicien qui venait de se saisir de lui et de le ligoter. Il avait été sauvé par le vieil hybride détournant l’attention, et sa mère le libérant et lui ordonnant de la suivre parmi les arbres. Mais leurs poursuivants n’étaient pas loin. Ils se séparèrent pour ne plus jamais se revoir. Le jeune rouquin avait trouvé refuge dans une fissure du sol non loin d’un petit ravin, s’y engouffrant et devant se ratatiner sur lui-même pour pouvoir y loger. Quelques heures plus tard, la nuit approchant de sa fin, des pas s’étaient fait entendre. L’adolescent n’avait pas osé  bouger et n’avait pu rien faire quand une main à la prise robuste s’était saisie de son haut et l’avait forcé à quitter son abri. Un autre milicien qui avait glissé une lame menaçante sous sa gorge, révélant de longs crocs sous un rayon de lune. La première fois que Seth avait vu un de ces immortels, menaçant, et avec ses nerfs à cran, et la pression de la lame plus forte, il ne lui en avait pas fallu plus pour perdre connaissance et chuter lourdement au sol, sa tête heurtant une pierre. C’était  le vieil hybride qui l’avait retrouvé et avait risqué se faire tuer par le milicien, récoltant sa cicatrice et sauvés tous deux finalement par la venue de l’aube. Tous deux mal en point mais vivant et libre. Les fortes émotions ne faisaient pas bon ménage avec Seth, alors avec ce choc à la tête en plus, c’était sans étonnement qu’il perdit tout souvenir de ce qu’il avait traversé. Et que le visage de sa mère et ses souvenirs s’effacèrent, en dehors de quelques réminiscences.

- Seth ? Mon petit gars, fais-moi plaisir et aides un peu plus les autres à l’avenir, te rapprocher encore plus d’eux te fera du bien.

Une grande incompréhension pouvait se lire sur le visage de Seth qui se contenta d’un simple hochement silencieux. Il n’aimait pas entendre tousser l’homme renard, il le faisait de plus en plus souvent et il pensait bien faire en lui évitant de devoir trop parler. Ce campement, ils avaient eu de la chance de le trouver après deux semaines d’errance dans les bois. Un long mois à trouver le moindre abri pour la nuit, trouver de quoi manger et boire, et s’éloigner de cette partie de la forêt qui avait été leur maison. Seth avait pourtant un souvenir qui lui restait étrangement en tête de ce moment-là. Il cherchait des baies comestibles prés d’un ruisseau quand un attroupement de corbeaux attira son attention. Il s’en était approché provoquant leur envol pour découvrir alors le corps en partie déjà décomposée,sans vie d’une femme. Pourquoi n’avait-il pas repris son chemin ? Il ne savait pas, il ne le saurait jamais, mais il avait été attiré par la chevelure restante de cette dernière, de la même couleur que la sienne. Il ne pouvait pas la laisser là comme ça. Il l’avait retourné pour l’éloigner du bord du ruisseau, la déposant au milieu de grandes herbes et de fleurs des bois. Non, ce n’était pas suffisant, cette inconnue méritait mieux que de reposer dans l’herbe. Il y avait passé du temps mais il s’était révélé débrouillard, entre une longue pierre plate du ruisseau et ses mains, il l’avait recouverte de terre, d’abord des pieds à la tête. Son visage qu’il avait observé un long moment avec un doux sourire triste, se surprenant par de grosses larmes roulant soudainement sur ses joues. Il ne savait pas qui elle était mais son expression emprunte de terreur lui avait serré le coeur. Qu’elle repose donc en paix, au milieu des fleurs. Là, il avait terminé et il s’était redressé, essuyant ses joues y laissant des traces terreuses, pour se détourner et s’en aller. Il avait bien fait, satisfait et il ne s’en rappellerait plus quelques temps après, pourquoi s’attarder davantage? Et le voilà pourtant qui en avait un souvenir clair plusieurs années après, et sans se douter que le cadavre de cette femme qu’il avait sortit du ruisseau était celui de sa mère. Vraiment, il ne comprenait pas tout de sa propre tête et il n’avait pas cherché à en parler au vieil hybride qui aurait sûrement trouvé futile et imprudent ce qu’il avait fait.
Lui, ou ceux qui les avaient accepté au sein de leur campement, fixe. L’homme renard se faisant vieillissant et vu l’ahuri qu’était le rouquin, la vie de nomade ne leur convenait guère. L’idiot du campement, voilà qui était Seth, certains se montrant attendri et patient, d’autres à l’inverse le méprisant. Mais cela n’empêcha pas ce dernier de se sentir bien ici. Certes, il gaffait souvent mais pour de petites choses la plupart du temps et il oubliait vite les sermons qu’il recevait. Il se montrait toujours amical avec tout le monde, toujours prêt à se rendre utile malgré la catastrophe ambulante qu’il pouvait être. Il y avait une chose pour laquelle il se débrouillait bien. Trouver les bons coins dans la forêt pour trouver des fruits sauvages, des baies, agile pour monter aux arbres pour en récupérer. D’autres membres du campement avaient voulu l’initier à la pêche,  mais parfois, il s’oubliait à la longue, partant sur autre chose ou il laissait le poisson lui échapper une fois sur trois. Non, il était prédisposé à la cueillette ayant toujours su retrouver son chemin, tant qu’il vagabondait tous les jours, sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Cependant, ça n’étonnerait personne qu’un jour, pour x raisons, le rouquin ne sache pas revenir auprès d’eux.
Alors, se rapprocher plus d’eux ? Seth se trouvait déjà bien proche d’eux, il ne restait pas à l’écart, mais il était bien incapable de comprendre les sous-entendus que cachaient les paroles du vieil hybride qui n’avait pas le coeur de se montrer plus franc. Ils restèrent alors tous deux à regarder la pluie qui tombait en silence jusqu’à ce qu’il ne se fasse tard pour se coucher.



Seth avait été obéissant, il s’était montré encore plus actif au sein du campement, se faisant bien accueillir par moment, d’autres fois renvoyé balader en beauté mais pour revenir le lendemain à la charge. Il ne pensait pas à mal mais il se montrait collant, il voulait bien faire aux yeux du vieil hybride. Qui surprit tout le monde quand il s’effondra soudainement alors qu’ils partageaient tous un rare repas copieux après une bonne chasse. L’homme renard avait bien caché sa maladie, en dehors de cette toux qui ne le quittait plus. Il savait bien qu’il ne pourrait pas toujours être là pour veiller sur Seth, espérant qu’il ne se retrouverait pas seul et que les autres du campement prendraient le relai pour ne pas laisser quoique ce soit arriver au rouquin.
Ils l’enterrèrent un peu plus loin du campement, des tapes sur ses épaules en soutien et Seth ne rentra pas de suite, restant prostré debout devant la tombe. Le vieil hybride avait toujours été un repère pour lui et il ne pouvait retenir une certaine peur l’envahir de ne plus l’avoir. Mais il n’était pas seul, il y avait les autres, la forêt, tant qu’il restait là tout allait bien. Il n’avait nullement besoin de découvrir plus de cet autre monde qui semble si effrayant.