Apparence

Signes Particuliers : Piercing à la langue, anneau à l'oreille et parfois à la lèvre et à la narine.

Ahh... Oui... Encore... C'est si bon... Ce feu en moi qui me dévore... Tu le fais naître si bien de partout dans mon corps... C'est bien, bouge tes hanches, tes hanches si étroites ornées de paillettes et de voiles légers... Pourquoi ne cachent-ils rien, ces voiles ? Ou plutôt pourquoi ne cachent-ils tout ce qui est important à mes yeux ? Tes fesses, fermes, musclées, rebondies qui remuent sur mes cuisses et se frottent à mes poils aussi rigides que le sont tes mamelons par le léger frais qui souffle sur ta peau... Tes jambes sont longues, allongées, si joliment dessinées dans le galbe interminable de tes mollets, les muscles élégants de tes cuisses qui se contractent à chaque mouvement, chaque pas, lorsque tu montes et descends sur moi... Ooohhh... C'est si bon... J'en veux plus, tellement plus ! C'est ça, oui, frotte-toi à cette colonne bien rigide, je veux voir ton dos se cambrer, tes reins se creuser. Je veux voir ta peau caramel glabre si douce se couvrir d'un voile léger mais de sueur cette fois, je veux voir tes chevilles fines se courber et se crocheter autour de moi. Tu sembles dans tes mouvements si léger, si frêle malgré que ton torse bien dessiné ne laisse entendre que tu es tout de même assez musclé. Oh pas un bodybuilder, tu as l'air d'être taillé davantage pour la course en forêt et les bonds de biche que pour soulever des poids ou faire des bras de fers mais malgré tout, tes cinquante trois kilos pour ton mètre soixante neuf forment un ensemble tout simplement parfaitement équilibré.

Et puisqu'on parle de biche, que dire de tes grands yeux verts pétillant de malice, reflétant une vive intelligence et une débrouillardise à toute épreuve ? Lorsque tu les poses ainsi sur moi, voilés de désir, je ne peux que tressaillir d'envie et m'enflammer encore, et encore, et peut-être même une fois de plus et toujours plus fort. Oh, je pourrais jouir... Seigneur, pourquoi as-tu accepté de créer ce genre de chose ? Je ne peux plus, je ne peux pas tenir... Non, je t'en prie, ne passe pas ta langue sur cet anneau à ta lèvre, ta belle langue rosée que je veux saisir de mes dents pour la suçoter, la goûter, jouer avec la petite boule rouge qui s'y trouve percée. Anneau assortit à cette boucle d'oreille accrochée à ton lobe gauche, d'une couleur or qui ne fait que rendre tes yeux plus brillants encore. Et autour de ce visage aux pommettes bien dessinées, aux lèvres pulpeuses et désirables, au petit nez fin et droit n'ayant probablement jamais été cassé, au front relativement bas et à ces sourcils bruns dont l'un, le gauche, arbore une légère cicatrice se trouve une couronne de cheveux d'un noir de jais, ondulant en rythme et frôlant les épaules à chaque mouvement. J'aime les voir se tordre dans tous les sens, en admirer la base doucement s'humidifier sous la transpiration jusqu'à ce que tu n'atteignes l'apogée, le cœur battant plus fort et le souffle court, achevant cette course dans laquelle tu as mis comme chaque fois tout ton cœur et moi, pauvre de moi, je ne peux que rester là et jouir infiniment tandis que tu te ries de moi. Imbécile que je suis.
- Monsieur ?
- Hum... Oui ?
- La danse vous a plu ?
- Ah... Pardonne-moi, j'étais... perdu dans mes pensées. Oui, c'était parfait. Voilà ton dû.
- Merci bien, Dieu vous bénisse !
- Attends ! Tu reviendras ? Disons... la semaine prochaine ?
- Avant vous ne vouliez me voir qu'une fois par mois, maintenant une fois par semaine... Prenez garde, bientôt vous souhaiterez me voir tous les jours !
- Et bien... Qu'il en soit ainsi. Reviens demain. Je t'en prie...

Personnalité

Voleur, menteur, truand. Quelques adjectifs qui cataloguent mon peuple depuis des siècles. De là à nous faire traiter d'assassins, il n'y a qu'un pas. Oh je ne dis pas, certains se sont probablement adonné à ce genre de chose pour gagner la pièce, mais d'une part ce n'est pas mon cas et d'autre part ce n'est pas une raison pour en faire une généralité, vous ne croyez pas ? Bon, certes, je ne suis pas aussi pur que ça et il m'est arrivé de mentir, mais qui ne l'a pas fait au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour se sortir du pétrin, par omission, ou même éviter de blesser quelqu'un à qui on tient ? Je vous mets tous au défi de me jeter la pierre si vous êtes aussi honnêtes que vous le pensez.

Oui, bon, j'avoue que j'ai aussi volé à l'occasion. Mais pour ma défense, il faut bien manger et nous, pauvres humains que nous sommes, si nous buvons le sang des lapins et des cerfs que nous chassons ça ne nous fera pas vivre plus longtemps et étanchera encore moins notre soif. Alors moi je propose que la ville nous fournisse de temps en temps des vivres, comme ça le souci de manger sera réglé et les ennuis aussi. Utopique ? Bah, il faut bien rêver...

Ne croyez pas, il m'arrive d'être honnête ! J'ai été bien élevé, et même si je ne suis pas un grand érudit je pense être capable de suivre une conversation. Je ne suis vraiment pas connaisseur en art mais en revanche en ce qui concerne la musique je pense que je pourrais facilement vous mettre une tannée sur le flamenco, jazz manouche et autres dérivés que vous avez créés à partir de notre belle musique de gipsys. Même si je n'en suis pas vraiment un, disons que ce sont des cousins qui nous ont emprunté l'idée.

Parce que oui, à l'instar de mon peuple je suis profondément attaché à mes racines, à mon histoire, et même si j'utilise devant vous les mots "Seigneur" et "Dieu" qui ravissent tant vos prêtres et vos fidèles croyants ce n'est pas pour autant que j'y attache une quelconque importance. Le retour du mensonge, voyez ? Tout se suit, se colle, se noue et tout est une question de serpent qui se mord la queue au final. Un cercle sans fin. Non moi je fais partit des quelques roms qui ont renoué avec nos plus anciennes racines culturelles : l'hindouisme. Et Rama, avatar de Vishnou, étant notre protecteur il m'arrive régulièrement de faire appel à lui pour me sortir de situations disons... délicates.

C'est que je suis du genre à prendre des risques parfois inutiles, voyez-vous. Je suis curieux de nature, donc dès que quelque chose m'interpelle j'ai besoin de savoir ce qu'il en est. Parfois pour des trucs tout bête, comme connaître l'animal qui fait le bruit que je viens d'entendre (et tomber sur deux miliciens qui s'accouplent), savoir pour quelle raison un bâtiment est condamné (et rencontrer de fait un instable) ou même approcher d'une maison de vampire pour voir les rideaux de plus près parce qu'ils avaient l'air jolis de loin (les gadjé ont parfois bon goût). Certains disent que la curiosité confine à la bêtise, personnellement je cherche encore à avoir un avis là-dessus.

Que rajouter d'autre ? Hum... On m'a comparé une fois à l'océan. Tantôt des plus calmes, tantôt des plus agités mais toujours couvant une certaine violence dans les profondeurs abyssales de mon âme... Je n'y crois absolument pas ! deux ! seconde ! Non moi je suis plutôt comme le feu, voyez ? Chaud comme la braise, je peux tout autant vous réchauffer que vous brûler et vous envoyer dans cet Enfer auquel vous attachez tellement d'importance. Si j'ai besoin de vous alors vous m'aimerez, et après... Vous en redemanderez. Et moi, si j'ai encore besoin de vous alors peut-être que je reviendrai. Jusqu'au jour où je ne reviendrai pas. La vie des vampires est longues, et ça m'attriste pour eux parce qu'ils doivent passer l'éternité avec leurs douleurs. Moi, ma vie est belle et courte, et je compte bien la brûler par les deux bouts jusqu'à ce qu'elle me consume aussi fort et violemment que je l'aurai vécue. La récompense de cette vie se trouvera dans une autre...

Histoire

- L'Inde. Le berceau de notre peuple. Là bas, il y a des siècles et des siècles, des hommes étaient bouchers, tanneurs, bourreaux, gardes royaux... Ils avaient des métiers utiles bien que réprouvés moralement et spirituellement alors malgré leurs bons et loyaux services ils étaient mis à l'écart de la société. Nomades, contraints d'errer à travers le pays, d'offrir leurs services en échange du gîte et du couvert, ils ont rencontré d'autres peuples, d'autres langues, d'autres climats et d'autres religions. Ils se sont enrichis sans jamais oublier leur culture, sans jamais perdre de vue qui ils sont. Ils ont continué à vendre leurs services au plus offrant, ils sont devenus amis avec des rois, des papes, des empereurs pour se protéger de la population sédentaire qui les craignait autant que sa curiosité était attisée. A travers la Perse, la Turquie, les Balkans, la Bulgarie, l'Égypte, l'Espagne, la France, le Royaume Unis et bien d'autres encore nous nous sommes diversifiés, adaptés, prouvant à tous que de toute l'espèce humaine nous sommes ceux qui s'acclimatent le mieux, ceux qui seront encore là lorsque tous les autres seront morts. Nous avons changé de nom bien sûr, selon les endroits où nos frères s'arrêtèrent, où ils devinrent des cousins. En Espagne par exemple, ils se font appeler Gitans, nos cousins venus d'Égypte. En France, ils les appellent "manouches", en Hongrie ce sont des "bohémiens" et en Angleterre ils s'appellent "Gypsies". Le nom change, le peuple peut-être un peu aussi et les langues sûrement, mais aucun n'oublie la vérité, son passé, et ce qui fera son avenir.

La branche est approchée du feu pour y remuer les braises, agitée doucement puis je la retire pour regarder les jeunes autour de moi et poursuivre ma narration sous l'œil vigilant des plus anciens.
- A travers les âges, les années, nous avons vu de quoi l'être humain est capable. Un peu de meilleur, beaucoup de pire. N'ayant pas d'identité propre nous avons été persécutés, castrés de force, nos enfants enlevés pour être parfois confiés à des familles croyant qu'elles pourraient mieux les élever que nous et parfois enfermés dans des asiles et torturés parce qu'ils s'imaginent que le mensonge et le vol sont inscrits dans nos gènes. Jamais ils n'ont cherché à nous comprendre tandis qu'ils étaient bien ravis de compter sur nous pour leurs sales besognes. De l'ingratitude et du mépris, voilà tout ce que ces peuples s'imaginant plus évolués que nous nous ont offert, voilà l'image qu'ils ont rendue. Et ils pensaient qu'on voudrait les rejoindre, délaisser nos vies si riches pour barboter dans la boue de leurs existences misérables ? Aucun de nous ne l'a jamais réellement fait, même si certains ont choisit de se sédentariser. Un peu comme nous ici, aujourd'hui. Acceptant les coutumes, l'apprentissage des langues, les métiers honnêtes. Mais pas avant de très très longues batailles.

Je tends la main pour caresser la joue de la petite tête brune posée sur mes genoux, et il soupire avant de se tourner légèrement sur le côté et poursuivre sa nuit tranquillement, bien au chaud. Je souris, et reprends mon histoire en regardant mon public suspendu à ma voix.
- Il y a eu deux grandes guerres et autant la première nous a parue bien éloignée de nos préoccupations, autant la seconde a été terriblement éprouvante pour nous. Nous avons été traqués, enfermés, torturés, abattus sans sommation, vendus pour un bout de pain. Bon nombre d'entre nous sont morts durant cette guerre qui ne nous concernait pas et malgré cela, personne ne nous a mentionné dans les livres d'histoire. Tout au plus, ici ou là un petit caillou a été posé en notre honneur lorsque des inconnus qui n'avaient rien fait de mieux obtenaient des stèles, des menhirs même, pour les remercier. Même nos bourreaux bénéficiaient d'argent et de maisons, d'ue petite retraite pour profiter pleinement de leurs crimes. Nous, comme à chaque fois, nous avons disparu doucement dans les méandres en les laissant se lamenter sur le fait de ne rien savoir sur nous. Et ça nous convenait parfaitement. Ils voulaient nous faire disparaître ? Alors qu'il en soit ainsi, nous n'allions pas les aider à se souvenir de nous.
- Comment on a fait pour se retrouver en Amérique alors qu'on vient d'Inde ?
- En passant par le Royaume Uni principalement ! Certains ont été envoyés dans des galères pour découvrir ce qu'ils appelaient le Nouveau Monde, et c'est ainsi que notre peuple a continué de prospérer ici également.
- Et pendant la guerre avec les vampires, on a été torturé aussi ?
- Ah, la fameuse grande guerre... De mémoire des Anciens, elle a été la pire de toutes. Mais ! Nous avions cette fois un avantage, c'est que certains parmi nous étaient déjà devenus des vampires à cette époque et nous le savions, de fait nous n'avons pas été plus surpris que cela le jour où on nous a dit "Attention attention, préparez-vous, c'est la guerre !" Nous nous sommes simplement installés dans un coin et lorsque des vampires venaient, les nôtres se chargeaient de les accueillir. Nous vivions en dehors de la société, les divers pays nous qualifiaient même "d'intouchables" et grâce aux vampires c'est exactement ce que nous sommes devenus.
- Mais les vampires ils sont les chefs maintenant, et j'ai vu l'autre jour un petit garçon qui disait qu'ils étaient méchants.
- Tous ceux qui ont été "chefs" ont forcément fait quelque chose de méchant à un moment ou un autre. Nous, ces histoires de qui domine qui, on s'en fiche, ça ne nous concerne pas. On vit ici, tranquille, on va en ville lorsqu'on a besoin de quelque chose, on a notre propre registre, notre propre culture, nos propres croyances et façons de vivre. Quand l'un de nous veut un enfant il va le chercher dans l'un de leurs centres pour en faire un vrai rom, les miliciens peuvent bien hurler tout leur saoul ça ne change rien à la situation et on n'obéit à personne. C'est notre putain de prérogative, les enfants.
- Hannnnn Vran ! T'as dit un gros mot !!!
- Ah, Rama me pardonne, je me suis emballé. En clair, ce qu'il faut retenir c'est que : qu'importe ce qu'on vous dise, nous ne sommes les esclaves de personnes. Les roms n'ont de comptes à rendre qu'aux Dieux ! Et maintenant, c'est l'heure d'aller au lit ! Demain, j'emmène Kassim et Hanimah se promener en ville pour quelques petits vols à l'étalage donc il faut bien vous reposer.
- Ouaiiis !

Je souris alors qu'ils se dispersent et vont se coucher en fixant le ciel étoilé. Je reste pour ma part près du feu, et agite une nouvelle fois mon bâton dans les braises tandis que Romuald, l'un des Anciens, vient s'installer près de moi.
- Tu narres joliment.
- Rom... J'aimerais que Rhaled m'accompagne incognito demain. S'il y a des soucis avec la milice je préfère les entraîner loin des enfants, Rhaled pourrait les récupérer.
- A force de te déhancher devant les aristo des gadjé, tu vas finir par être connu y compris de la milice. Tu n'as pas peur de finir par être attrapé et mis en esclavage ?
- Hum, non. Ca ne me fait pas peur. Je ne serai jamais esclave, quand bien même ils me passeraient toutes les chaînes du monde autour du cou.
- C'est la troisième fois cette semaine que tu vas en ville. Je ne suis pas d'accord avec ça, Zevran.
- Je sais. Mais je dois couper les cheveux à un vampire et lui raser sa barbe. C'est un habitué, et il paie bien.
- Sois prudent.
- Ne t'en fais pas ! Comme disait grand-père, celui qui approche les mains trop près des flammes criera très fort ! Ha ha ha ha !